Dauphin est une commune du département des Alpes-de-Haute-Provence, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, à 9 km au sud de Forcalquier.
Son territoire de près de 10 km² oscille de 364 à 656 m d'altitude, traversé par les cours du Largue et de la Laye.
Le village lui-même s'est développé sur un promontoire, à 445 m d'altitude. On y observe au sud le Lubéron, au nord une plaine et la citadelle de Forcalquier que dominent les Crêtes de Lure.
Couverte de forêts (41 % de sa superficie) et de terres arables (35%), la localité est déjà occupée durant la Préhistoire et sous l'Antiquité, elle borde la Via Domitia, à l'ouest, qui relie l'Italie à la péninsule ibérique. Des villas y sont alors implantées. Le village se développe au Moyen Âge autour d'un château féodal qui succède à une motte castrale (XIIe, XIVe). Il en demeure des vestiges mis en valeur (tour, mur d'enceinte) et un centre pittoresque (ruelles caladées et passages couverts). Passé du comté de Forcalquier à celui de Provence, le fief du Dauphin est réputé sous l'Ancien régime pour ses vignes (aujourd'hui disparues) et ses foires.
De nos jours, la commune compte quelque 850 habitants. L'élevage ovin et la production d'huile d'olive y demeurent prospères. Les vacanciers apprécient les paysages bucoliques de Dauphin et le pittoresque du village, labellisé "cité de caractère".
Le patrimoine de caractère du village et de ses abords mérite évidemment un tour d'horizon en forme de parcours découverte.
Une première étape peut être, sur le nord-ouest, au lieu-dit du Grand Tevernoure, en limite des communes voisines de Mane et Saint-Michel-l'Observatoire une borne antique où se trouvait vraisemblablement un relais avec auberge sur la Via Domitia.
Direction ensuite le village avec à son sommet les vestiges du château féodal érigé par les comtes de Provence. Il en subsiste le donjon où une balustrade fut aménagée au XVIIIe siècle (un magnifique lieu pour admirer les paysages alentours) que voisine une statue de la Vierge, mais aussi un corps de logis du XVIe siècle et son portail.
Des éléments de fortification des XVe et XVIe siècles sont également toujours visibles, avec des tourelles qui jalonnaient le mur d'enceinte (certaines ayant été depuis enserrées dans des habitations), des portails (celui de la Vierge et celui de Pourcheirieu) ou encore le passage du Coulard, fermé par un portail à chaque extrémité et que défend une bretèche.
Tout en cheminant dans ce cœur ancien, le visiteur appréciera les calades (ruelles couvertes de galets) et des maisons ayant conservé des éléments médiévaux ou de la Renaissance. A l'orée du XXe siècle, la modernisation du petit bourg s'est accompagnée d'une volonté de parfaire la sociabilité de la vie quotidienne. Sur l'est, le nouveau lavoir a ainsi été surmonté d'un belvédère servant de point de vue mais aussi de lieu de rencontre…
Par ailleurs, dans les environs, on observera la ferme fortifiée des Encontres (XVe et XVIe) et la bastide de Gaudine (XVIIIe).
Sur le plan du patrimoine religieux, l'église Saint-Martin a succédé comme lieu de culte paroissial à la chapelle castrale depuis le XVIe siècle. Les travées de la nef sont voûtées en berceau et celles des bas-côtés sur croisée d'ogives (roman et gothique cohabitent donc). Remarquons toutefois que si l'un des collatéraux est du XVe, le second fut ajouté au XIXe siècle. Le choeur, pour sa part, décoré de nervures, est également caractéristique du gothique. Sont également à mentionner des chapiteaux sculptés des XIIe et XIIIe siècles. Outre son orge baroque, l'église abrite par ailleurs des œuvres classées à titre d'objets. C'est le cas de la remarquable crèche de Noël datant de 1748 et comptant 21 santons (les costumes furent réalisés au XIXe) : on vient de loin en décembre pour l'admirer ! Un ciboire en argent donné par Napoléon III et des statues de la Vierge complètent le décor…
Dans le cimetière, la chapelle Notre-Dame de Chamberlay desservit un temps un prieuré puis tint lieu temporairement d'église paroissiale. Dans le cimetière encore, une ancienne lanterne des morts, remontée récemment, témoigne de cette tradition médiévale consistant à célébrer les âmes des défunts en éclairant les lieux la nuit venue…
Enfin, sur le sud-ouest, sur la route de Saint-Martin, la chapelle Notre-Dame d'Hubages (ou Ubages) fut élevée en 1619 et agrandie quelques décennies plus tard. Le site a été restauré après la Seconde guerre, et orné d'œuvres contemporaines. Dans un cadre bucolique, le lieu demeure prisé des pèlerins… comme des promeneurs.
Côté culture, outre quelques ateliers dans le village où exercent des spécialistes des métiers d'art, à noter que la salle polyvalente de La Rencontre accueille spectacles et manifestations associatives. Informations en mairie au 04 92 79 58 18.
Pour les sportifs, il est possible de réserver un court auprès du club local au 04 92 79 53 11.
Reste à profiter du riche potentiel à disposition des amateurs de randonnée. Il est aisé depuis le petit bourg de rejoindre l'itinéraire millénaire de la Via Domitia, devenue ensuite l'un des chemins de pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle et aujourd'hui le GR 653. Son tracé borde la limite ouest du territoire. Par ailleurs, des cheminements nombreux longent les parcelles boisées, les oliveraies et les milieux naturels en direction du Lubéron au sud ou de la plaine et de Forcalquier au nord. De quoi mieux appréhender ces paysages de cartes postales que l'on aura au préalable observé depuis les hauteurs et belvédères sur le haut du village perché !
Cartes et renseignements auprès du syndicat d'initiative (en juillet et août) au 04 92 79 55 19 et de l'office de tourisme intercommunal tout au long de l'année au 04 92 75 10 02.
La fête du Fer et du Feu, le dernier week-end de mars.
Le troisième week-end de juillet, fête votive.
Les concerts sur l'orgue baroque de l'église en juillet, août et septembre.
La crèche de l'église, de Noël à la Chandeleur.