- Les cartulaires des anciens rois ont désigné Traînou avec différentes orthographes :
- Trianum
- Trianus (latin)
- Triganou (vers l'an 1000)
- Triniou (en 1580)
- Traisnou (en 1649)
- Tresnoues (en 1671)
- Enfin, en 1791, l'Assemblée Nationale a sanctionné officiellement l'orthographe du nom, sous celui de Traînou.
- L'étymologie du mot Traînou :
- Il est difficile de déterminer exactement l'origine et le sens du mot traînou. Cependant, on pense communément que ce mot a été formé par la contraction de trois et de noues (noue : petit cours d'eau).
- Ce qui semble donner quelque raison à cette étymologie, c'est qu'effectivement, la commune est traversée par trois ruisseaux : la Crenolle, qui commence au bourg, traverse Donnery et se jette dans le canal d'Orléans ; la Laisse (ou aisse ou rivière des aisses) qui sert de limite entre Loury et Traînou et se jette dans la Bionne ; la rigole des étangs de Puiseaux entraîne les eaux vers le Cens, auquel elle se joint à Fay-aux-Loges.
- Les origines de la commune :
- Elles remontent peut-être à l'époque romaine, puisque la voie pierrée romaine de Sens à Orléans, à sa sortie de la forêt, passait au hameau de Puiseaux et là bifurquait pour aller vers Loury en traversant le hameau de la motte Moreau (la motte au Mureau anciennement.)
- La tradition locale prétend qu'au Moyen Âge, Traînou était composé de quatre bourgs : Cléchy, le bourg actuel, Puiseaux et la Gervaise.
- Dans les archives on ne retrouve mention de l'église qu'en 1021, au moment où Cléchy, Traînou et Loury passent du territoire des chartreux à celui du chapitre Sainte-Croix d'Orléans.
- Le hameau de Cléchy :
- Le hameau de Cléchy est très ancien, puisque là se trouvait l'église appelée dans les anciennes chartes : capella, cléchiaca et tlépiaca. On en retrouve les traces, à moins que ce ne soient celles d'un couvent des religieux qui desservaient cette chapelle, dans une ancienne métairie appelée la grand-maison, aux douves bien visibles d'avion. Cette ancienne métairie est depuis quelques années restaurée. Cléchy fut l'une des trois paroisses données par le roi Raoul à Anselme, évêque d'Orléans (923 - 930) pour l'entretien des chanoines de Sainte-Croix. Hugues Capet et son fils Robert font mention de cette chapelle dans leurs lettres, en parlant de Traînou (villa triganou pertinens ad clepiacam capellam).
- La chapelle de Cléchy fut démolie lors des guerres de religion et maintenant, Cléchy n'est plus qu'un hameau.
- Il se dit que Jeanne d'Arc aurait dormi dans la métairie appelée plus communément la "grand'maison" lors d'un déplacement entre Patay et Saint Denis de l'Hôtel.
- Le hameau de Puiseaux :
- On ne sait rien de particulier sur ce hameau, si ce n'est qu'il était l'un des trois bourgs de Traînou et qu'il est très ancien puisque les maisons qui le composent bordent le "chemin pavé", ancienne voie romaine de Sens à Orléans qui fut pavée sur tout son parcours et que l'on retrouve encore en forêt d'Orléans. On peut découvrir sur cette voie ou sur ses bords, des objets qui attestent de son ancienneté et son importance.
- Au hameau de Puiseaux se trouvait autrefois, une petite seigneurie de ce nom, qui appartenait au XVIIe siècle aux sieurs de refuge de Sibois et plus tard aux de Foyal d'Allonnes.
- Le hameau des Trois-Croix et la Gervaise :
- A 1,5 km au sud du bourg, sur la route d'Orléans, on rencontre un des hameaux les plus importants de la commune.
- A son extrémité sud, est établi un calvaire composé de trois croix, ce calvaire construit depuis un temps immémorial a sans doute donné le nom de "Trois Croix" au hameau. Une particularité de ce calvaire est qu'il occupe l'angle nord d'une pièce de terre nommée "la gervaise". Or, la Gervaise était précisément le chef-lieu d'une prévôté du chapitre de Sainte Croix d'Orléans (une prévôté était une sorte de tribunal de première instance). Il faut admettre que cette prévôté était ancienne puisqu'en 1430, Jean de Saint-Michel, évêque d'Orléans, reconnaissait la juridiction du XIXe siècle, on voyait encore les restes d'une petite chapelle appelée chapelle de la Gervaise. Cette prévôté fut abolie à la révolution et le chef-lieu de justice de paix fut transféré à Chécy.
- Le bourg actuel et son église :
- Les origines de l'église dédiée à Saint-Pierre et à Saint-Fiacre se situeraient entre le Xe et XIe siècle. Cet édifice est composé d'une nef centrale percée de trois travées dont deux en plein cintre et la troisième en ogive. Au XIe siècle, la chapelle Saint-Pierre fut édifiée à la suite de la chapelle Saint-Fiacre. Au XIIe siècle, cette église devint rectangulaire et fut bientôt agrandie sur le plan cruciforme, la croisée de transept porte en effet, à droite et à gauche, deux arcs romans. Au XVIe siècle, un gros clocher carré dû être entièrement repris au-dessus de la chapelle Saint-Fiacre mais il ne fut pas achevé. Au XVIe siècle, le chœur fut refait avec un brevet plat et une magnifique ouverture Renaissance lui donne la lumière du soleil levant. Vers 1876, des travaux importants de rénovation de la façade eurent lieu. Dans les démolitions, on a découvert une caissette contenant des ossements d'un agneau reposant sur des branches de buis (on ignore les raisons de ce dépôt à cette place d'honneur.)
- Dans le chœur de l'église fut inhumé le 23 mai 1684, Claude du Lac, écuyer, sieur de Montisambert et de Traînou, aussi appel sieur de la fauconnerie ; il était descendant de Lancelot du Lac et le dernier seigneur de Traînou dont il soit parlé dans les registres de la paroisse.
- Les bois de cette forêt domaniale qui font partie de la commune pour 855 ha et qui la bordent appartenaient, avant 1789, en partie au duc d'Orléans et une autre partie au chapitre de la cathédrale d'Orléans. Ceux qui ont cette dernière origine portent encore le nom de bois de Sainte-Croix. A la révolution, ces bois comme ceux du duché d'Orléans furent réunis au domaine de l'état.
- Les habitants de Traînou sont au nombre des riverains qui ont exercé en forêt, les droits d'usage et de pâturage. Droit d'usage : droit pour tout indigent de la commune d'enlever le bois mort, la bruyère et les herbes. Droit de pâturage : donne faculté à tous les habitants de conduire les bêtes au pâturage dans la forêt.
- Autres points d'histoire plus récents :
- Le moulin de Traînou : Ce moulin fut d'abord appelé moulin de la Fosse des Flûteaux puis des Noyers et fut construit en 1827. Jules Cochin en devînt propriétaire en 1899. En 1935, Traînou comptait 7 moulins à vent. Il fût rénové et agrandit par Jules-Arthur Cochin qui le dota d'une tourelle et d'une seconde paire de meules. Plus tard, un moteur vint compléter l'installation et une courroie extérieure permettait d'utiliser les meulages à discrétion. Le moulin écrasait environ 940 quinteaux de blé par an. En 1941, face aux tracasseries administratives le vieux moulin qui, selon le dernier meunier, André Cochin, ne possédait alors plus que 2 ailes, fut abattu. Le moulin Cochin fut le dernier à disparaître à Traînou et était l'un des derniers du Loiret à fonctionner à l'aide d'une locomobile.
- Le crash du B-24 : Pendant la guerre mondiale 1939-1945, un avion américain (bombardier B-24 D Liberator) nommé Los Angeles City Limits s'est écrasé à Traînou, dans sa forêt. Aujourd'hui, une stèle est érigée, sur la route D124 en direction de Sully-la-Chapelle, en hommage aux morts et aux événements qu'ils prolongent.
- L'étang de Traînou : Il fut creusé dans les années 80. Il se trouve sur la voie romaine d'Orléans-Sens et jouxte la fontaine de Saint Pierre qui était un lieu d'offrande. Aujourd'hui, il accueille un parcours de santé, d'orientation, c'est un lieu de pêche, de détente et le lieu de promenade préféré des Trianiens.
- Le pylone TDF (télédiffusion de France) : La commune est reconnaissable au pylone TDF de 199 m de haut, monté depuis 1968, qui diffuse la radio, la télévision et la TNT (télévision numérique terrestre) spécifique pour le canal 63, sur l'ensemble du Loiret, de l'Eure-et-Loir et une partie du Loir-et-Cher. Ce site dessert 550 000 habitants. Ce pylone sert également de mesure pour le gaz à effet de serre de l'Orléanais. Cette nouvelle station de l'observatoire Ramces vient compléter les mesures aéroportées effectuées au-dessus de la forêt d'Orléans depuis 10 ans. Des lignes de prélèvement descendent de trois niveaux et permettent d'échantillonner les masses d'air selon la verticale. Une ligne spécifique doit être aménagée pour mesurer le radon gazeux. La station est entièrement automatisée et contrôlable à distance. Celle-ci fonctionne en continu depuis le début de l'année 2007.