Guillon-Terre-Plaine est une commune de l'Yonne, en région Bourgogne-Franche-Comté, à 16 km à l'est d'Avallon, en limite de la Côte-d'Or.
Il s'agit d'une commune nouvelle créée au 1er janvier 2019 suite à la fusion de Guillon, son siège (433 habitants) et de Cisery (52 habitants), Sceaux (130 habitants), Trévilly (72 habitants) et Vignes (83 habitants), soit un total désormais d'environ 800 habitants.
Le territoire de la localité, à présent vaste de 48 km², est traversé par le cours du Serein, un affluent de l'Yonne, et se situe entre les régions naturelles et historiques de l'Avallonnais et du Tonnerrois. Son cadre rural, verdoyant et vallonné présente une unité paysagère déjà dénommée la Terre-Plaine au Moyen Âge.
L'agriculture demeure l'activité première de Guillon-Terre-Plaine, mais le patrimoine pittoresque de ses villages, le charme du Serein et sa proximité avec quelques grands sites comme Vézelay, Avallon ou les vignobles de Chablis et de Côte-d'Or font de la commune une étape plaisante pour les amateurs de tourisme vert.
Un circuit en forme de découverte du patrimoine peut débuter par le bourg de Guillon, qui s'est développé dans une boucle du Serein, sur la rive droite, des fouilles ayant établi que le site était déjà occupé durant l'Age de bronze.
Durant la guerre de Cent ans, le roi Édouard III d'Angleterre séjourna dans un château aujourd'hui disparu.
Deux édifices sont à voir. L'église Saint-Rémy, tout d'abord, dont le chœur roman date du XIIe siècle. Le clocher est plus tardif (XIVe) et la nef a été reconstruite au XVe suite à un incendie. On remarque une tour massive qui jouxte l'extérieur du chœur et le beau portail du XIVe avec son arc en plein-cintre qui encadre le tympan orné d'une statue de la Vierge. D'autres ornementations sculptées (chapiteaux de colonnettes, extrémités d'un arc en ogive formées de têtes) sont visibles. A l'intérieur, l'édifice abrite des fonts baptismaux classés du XIIe siècle formés d'une cuve en pierre taillée et une statue en bois sculptée du XVIIe représentant la Vierge des Vignerons portant l'enfant Jésus. Un témoignage du passé viticole du territoire qui fut frappé par la crise du phylloxéra. A voir enfin, des frises de couleur sur un fond étoilé bleu et or mises au jour lors de travaux de restauration en 1992 et les vitraux qui figurent saint Rémi, dont une statue est également placé au niveau de la porte.
Sur le plan civil, l'autre édifice majeur de Guillon est le pont enjambant le Serein, doté de 8 arches, et qui fut réalisé au début du XVIe, avant d'être restauré aux XVIIe, XVIIIe et XXe siècles. Le charme de l'ouvrage d'art tient notamment aux coloris variés des pierres qui le composent, extraites de carrières différentes de la région.
Sur le village de Vignes, l'église paroissiale Saint-Pierre fut construite au XIIe siècle par les moines de le puissante abbaye voisine de Moutiers-Saint-Jean à la demande de l'évêque de Langres. Le chevet et le chœur sont d'origine, le porche du XIIIe siècle, mais la nef couverte de voûtes d'ogives fut reconstruite au XVIe. Protégé au titre des monuments historiques, l'édifice abrite au niveau du porche, une statue polychrome de Saint Pierre qui a vraisemblablement été retouchée (la nuque et les épaules ont été en quelque sorte rabotées pour que la statue puisse être déposée dans une niche).
A Cisery, où un site archéologique a mis au jour des vestiges de l'Age de bronze, l'église Saint-Aignan date du XVIIIe siècle et a remplacé une chapelle antérieure appartenant à un prieuré. Ruiné dès 1666, celui-ci se trouvait à l'écart, dans des champs, et son emplacement est désormais symbolisé par une croix.
Enfin, les vestiges de l'ancien château fort seigneurial édifié au XIVe siècle méritent l'attention. Le domaine est le centre aujourd'hui d'une exploitation agricole. Demeurent de l'édifice originel un corps de logis que jouxte une tour ronde, et, de l'autre côté, ce qui était la tour carrée commandant le pont-levis. Une partie des matériaux proviennent des monts granitiques du Morvan. Au Moyen Age, le château était essentiellement utilisé pour abriter les paysans des environs lors des troubles.
Sur l'ancienne commune de Sceaux, l'église Saint-Maurice du XIIe siècle et un joli lavoir du XIXe sont à voir, et, sur le hameau de Maison-Dieu, la chapelle Sainte-Marguerite, reconstruite au XVIIe et restaurée au XXe : elle remplaça une chapelle romane du XIIe édifiée par le seigneur de Montréal.
Ce circuit se conclut à Trévilly, qui domine la vallée du Serein, et qui fut une paroisse dépendant de l'archidiaconé d'Autun.
Une fois cette boucle effectuée, le visiteur peut se reposer sur l'aire naturelle verdoyante de Montfault, à Guillon, équipée d'une table de pique-nique et depuis laquelle on profite d'un beau point de vue sur la plaine.
Pour les amateurs de randonnées pédestres, le territoire et ses paysages verdoyants se révèlent fort plaisants. Jalonnés de terres agricoles et de parcelles boisées, des circuits peuvent inclure des éléments de patrimoine ou suivre par exemple le cours du Serein. Cartes et renseignements au 03 86 49 02 82 ou 03 86 72 92 00.
Pour une partie de pêche, justement, dans cette rivière très poissonneuse, se renseigner auprès de l'association locale au 06 75 68 44 45.