Saint-Ay est une commune du département du Loiret, en région Centre-Val de Loire, à 14 km au sud-ouest d'Orléans.
Son territoire de 10 km² borde la rive droite (nord) de la Loire. Bien qu'appartenant au bassin de vie d'Orléans, la localité a préservé un environnement rural, se révélant une petite ville à la campagne. Saint-Ay est en effet encore couvert aux deux tiers de terres arables et cultivées.
D'abord simple village de pêcheurs où fut enterré saint Ay, ancien vicomte d'Orléans qui s'était converti (VIe siècle), la petite cité se développe en accueillant au début du XIIIe siècle une abbaye de religieuses cisterciennes sur le hameau des Voisins, au nord du bourg.
Partagé entre plusieurs seigneuries, apprécié de célébrités (Rabelais y séjourna), Saint-Ay qui a essuyé des dommages lors de la guerre de Cent ans puis la guerre de Religion change de visage en 1781. A cette date, antérieurement située sur la rive sud de la Loire, la nouvelle route royale reliant Orléans à Blois est aménagée sur la rive nord et traverse le village. Plus tard, elle sera route nationale (aujourd'hui RD 2152). Un relais de poste y est implanté en 1786.
Au XXe siècle, la viticulture disparaît puis, à compter des années 1970, des lotissements dopent la démographie.
De nos jours, la commune compte près de 3400 habitants. Outre son patrimoine, elle dispose d'une offre de loisirs variée, sans compter les atouts du fleuve qui la borde…
Sur le plan du patrimoine, il ne reste que quelques témoignages de l'ancienne abbaye des Voisins. Fondée au XIIIe siècle, elle avait connu son apogée vers 1350. Bénéficiant des protections et donations des rois de France (qui aimaient chasser dans les bois alentours) et des nobles de la région, ses biens fonciers étaient considérables malgré la rudesse de la vie quotidienne des religieuses qui y faisaient vœu de pauvreté. Son déclin s'amorça au XVIe siècle avec le régime de la commende, les abbesses nommées par le roi étant dès lors plus avides de finances que de dévotion. Les guerres de Religion accentuèrent ces difficultés, et au XVIIIe siècle, avant même la Révolution, il ne reste plus sur place que quelques moniales. Le couvent est fermé en 1778. En partie démantelé au XIXe siècle, il ne demeure de l'abbaye que le château des Voisins, ancien logis de l'abbesse. Devenu "château", l'édifice fut remanié à plusieurs reprises, connaissant de nombreux propriétaires. Dans les années 2010, une partie de son parc fut aménagée en "herboretum" par une association. Il n'est plus hélas ouvert au public.
Quelques rares autres vestiges de l'abbaye demeurent : des linteaux de fenêtres de style Louis XIII sur des maisons de particuliers bordant la grande route, des piliers aux chapiteaux sculptés réinstallés dans l'église paroissiale, une grande croix dans le cimetière…
A voir ensuite, l'église Saint-Ay, qui conserve les reliques du saint dont la vie est retracée sur les vitraux. Datant pour ses parties les plus anciennes de la fin du XIIe siècle, l'église comprenant trois nefs est encore dotée en partie de voûtes en bois et de baies à meneaux au niveau du chœur. Inscrite à l'Inventaire, l'église abrite par ailleurs un sanctuaire mérovingien, des tableaux de qualité (copies de maîtres réputés). Elle fut restaurée en 1852.
On peut observer ensuite le manoir des Moulins, sur le lieu-dit de l'Evêché, au nord-est du bourg, en bord de Loire. Le domaine appartint jusqu'à la Révolution aux évêques d'Orléans, qui y possédaient également des vignes. Le manoir, d'abord simple lieu de repos, devint au fil des siècles une résidence élégante. Pourtant, les guerres provoquèrent des dommages et il fallut reconstruire plusieurs fois le logis et ses ailes. L'actuel édifice date pour ses parties les plus anciennes du XVIIe siècle. En 1763, le manoir est cédé (mais un impôt à payer au diocèse y reste attaché). De nos jours, la propriété est toujours privée. Depuis la terrasse, on aperçoit quand le ciel s'y prête les tours de la cathédrale d'Orléans.
A voir encore, la fontaine de Rabelais, faisant face à la Loire, où l'écrivain aimait s'installer quand il séjournait dans le village… Il y aurait rédigé une partie du Tiers Livre de Pantagruel entre 1543 et 1545.
Enfin, mentionnons quelques élégants bâtiments communaux (écoles, mairie…), reflets de l'architecture du XIXe siècle et de la prospérité d'alors du village en plein essor…
Côté culture, la bibliothèque municipale propose régulièrement des animations (lectures, ateliers…). Se renseigner au 02 38 66 46 41. Quant à la salle François Villon, y sont programmés manifestations associatives, spectacles, mais également, chaque second mardi du mois d'octobre à avril, des projections de cinéma. Informations au 02 38 88 44 44.
Pour les sportifs, nombre d'équipements sont accessibles sur la localité parmi lesquels des courts de tennis à réserver auprès du club au 06 78 13 45 29.
Reste à profiter de l'environnement verdoyant et des bords de Loire. Notons que la pêche est possible depuis les rives du fleuve : se renseigner au préalable sur la réglementation et les sites adaptés au 07 68 06 17 47.
Pour les amateurs de randonnée (pédestre ou à deux roues), à noter que des sorties sont organisées par le club de marche (contacter le 06 13 41 35 41) et que des sentiers balisés ou voies sécurisées, traversent la commune, longeant la Loire ou parcourant les coteaux. L'occasion de découvrir les sites naturels protégés notamment en raison de leur richesse paysagère et ornithologique. On n'oubliera pas enfin le potentiel de la véloroute européenne de la Loire à vélo située sur la rive opposée.
Pour les randonneurs, cartes et renseignements au 02 38 24 05 05.
Le vendredi de 16h à 19h, un marché se tient place de la Mairie qui met en valeur le riche terroir du Val de Loire.
Le premier dimanche de mars, salon du Livre.
Le premier week-end de septembre, fête de la commune avec pique-nique en bord de Loire, jeux pour enfants, retraite aux flambeaux, concert, bal, feu d'artifice.
Le deuxième dimanche d'octobre, brocante.