Reuilly est une commune de l'Indre, en région Centre-Val de Loire, en limite du département du Cher, à 15 km au nord d'Issoudun.
Le territoire de la localité (près de 26 km²) est bordé à l'est par la vallée de l'Arnon et s'étire sur un vallon perpendiculaire, que traverse le cours du Théols.
Reuilly appartient par ailleurs à la région naturelle de la Champagne berrichonne, vaste plateau calcaire que traversent le Cher et l'Indre et que cernent d'importantes régions forestières.
Fief relevant d'abord au Moyen Âge de l'abbaye de Saint-Denis puis accueillant des Templiers de la Commanderie de l'Ormeteau et relevant également des seigneurs de la Ferté, Reuilly est certes éprouvé par les guerres de Cent ans puis de Religion, mais au cœur d'une région majoritairement céréalière, sa prospérité que lui confèrent ses vignobles lui permit toujours de se relever.
La viticulture demeure aujourd'hui la base de son activité économique (vins blancs de cépage sauvignon et rouges de cépages pinot noir et pinot gris formant l'appellation d'origine contrôlée Reuilly), et la localité se situe également dans la zone de production des fromages de Valençay.
Ses paysages agréables et vallonnés, ses vins, son patrimoine font de Reuilly qui compte près de 2 100 habitants une étape de choix lors d'un séjour entre Centre et Val de Loire.
Une visite de la petite cité qui a conservé un centre pittoresque et fleuri jalonné de maisons anciennes peut débuter par l'église Saint-Denis, de style roman, qui voisinait originellement le prieuré dépendant de l'abbaye royale de Saint-Denis. Construite au XIe siècle en pierre blanche, elle a été édifiée conformément aux traditions des Bénédictions en la matière, dotée d'une abside en cul de four et de deux absidioles. Remaniée au XVIe siècle et surtout en 1936 lors d'importants travaux de rénovation, protégée au titre des monuments historiques, l'église cache un second trésor d'architecture : une crypte carolingienne, semi-enterrée sous le chœur de l'édifice qui lui a succédé. Dotée d'une entrée ouvragée, elle comporte trois couloirs, des piliers et une cave. C'est le plus ancien vestige du genre dans la région.
A voir ensuite, toujours sur le plan du patrimoine, la Grande Maison dite également Cellier-Dieu, ancien hospice qui présente, au niveau de son pignon sud, un bel ensemble avec fenêtre à meneaux du XVe siècle. A proximité, il convient de s'attarder rue de la Concorde, jadis dénommée rue Saint-Jacques, dont certains immeubles ont conservé des ornementations de style, figurant le plus souvent des coquilles Saint-Jacques.
Direction ensuite la Commanderie des Templiers de l'Ormeteau, érigée au XIIe siècle à l'emplacement d'un ancien camp gallo-romain. Le bâtiment principal, remanié à la Renaissance, a conservé une réelle noblesse. Entre-temps, s'il avait été implanté par des Chevaliers de l'Ordre du Temple, ce sont des Chevaliers hospitaliers de l'Ordre de Saint de Jérusalem qui avaient pris la relève en 1457. Les extérieurs se visitent en juillet et août.
On inclura dans ce circuit de découverte du patrimoine le château de La Ferté, construit au XVIIe siècle pour un secrétaire du roi, Jacques de Lafond, qui en confia les plans à François Mansard, cousin du grand Mansart, maître de l'architecture classique.
Ayant conservé une partie de ses douves, classé, le château est au cœur désormais d'un important domaine viticole. Visite des extérieurs possible.
Enfin, on pourra s'attarder au niveau du monument érigé à la mémoire de l'aviateur Yves de Manoir, mort accidentellement en service en 1928 (connu également comme rugbyman émérite), ainsi que devant la maison et la tombe de l'anarchiste Marius Jacob.
Pour mieux appréhender l'histoire et l'économie de la petite cité, plusieurs "petits" musées d'art populaire ont été aménagés. Le premier est dédié au vin et aux techniques viticoles, présentant des collections d'outils et des documents sur l'histoire du cru local.
Le second présente un intérieur d'une maison du Berry avec mobilier et objets évoquant fidèlement la vie quotidienne de jadis. Il se double d'un autre intérieur, cette fois typique des anciennes habitations vigneronnes, avec leur spécificité.
Ces musées sont ouverts tous les jours. Leur entrée est gratuite.
Enfin, il est encore question de mettre en valeur l'histoire, le patrimoine et le savoir-faire de la cité à la Maison de Reuilly, qui accueille des expositions et présente des produits du terroir (artisanat d'art, gastronomie). En outre, une des salles est consacrée à Paul Surtel, peintre impressionniste né à Reuilly en 1893. Ouvert du mardi au samedi. Renseignements au 09 67 37 84 89.
La commune est riche également d'un environnement verdoyant. Les prairies bordant l'Arnon ont ainsi bénéficié de travaux de mise en valeur, et se révèlent propices à la promenade dans un ensemble où se mêlent prés, petits bois, vergers, composant un espace naturel sensible à la riche biodiversité. Jadis très remodelés par les hommes qui aménagèrent moulins et zones d'élevage, ces paysages de prairies et bien entendu les nombreux domaines viticoles traversés de sentiers combleront les amateurs de randonnée. Des pauses dégustation sont évidemment envisageables... Documentation et renseignements au 02 54 21 74 02.
Pour les pêcheurs, l'Arnon et ses berges sont également un terrain d'exercice tout trouvé. Se renseigner auprès de la société locale au 02 54 49 24 62.
Enfin, il existe un moyen original de découvrir ces paysages de la Champagne berrichonne en survolant Reuilly et sa région à bord d'un ULM. Contacter le club local au 02 54 03 19 07.