Accès : Mont-de-Marsan, Dax et la mer à 40 km - Paris à 700 km - SNCF (ligne Paris-Hendaye, correspondance pour Mont-de-Marsan) - Cars reliant Morcenx à Contis, Mimizan et Biscarrosse en juillet-août.
La ville de Morcenx a une caractéristique bien particulière : elle est composée de deux agglomérations, ce qui est assez rare pour une ville de l'importance d'un chef-lieu de canton. Il y a "Morcenx-bourg" avec ses maisons landaises, ses demeures bourgeoises qui constitue aujourd'hui un quartier et, à trois kilomètres, "Morcenx-Gare", ville nouvelle née de l'arrivée du chemin de fer.
Le 28 août 1854, un premier train se rendant de Bordeaux à Dax à la vitesse de 25 km/h a en effet donné naissance à Morcenx-Gare. De cet arrêt ferroviaire, Morcenx s'est construite autour de ses nombreuses usines à bois et de l'exploitation par Electricité de France depuis 1962 d'une mine de lignite (jeune charbon) à ciel ouvert. Aujourd'hui, l'extraction minière est définitivement terminée depuis 1992, mais Morcenx a su résister et développer une activité économique et de services importante, qui démontre la solidité et le dynamisme de cette ville.
Paraît formé sur Mauritius, nom d'origine gallo-romaine, le suffixe enx, ayant un sens d'appartenance ou d'origine. Le site de Morcenx, bordé par le Bez et ses affluents, semble avoir été occupé dès la Préhistoire. On y a trouvé des pointes de flèches en silex, du mobilier domestique, et une urne cinéraire datant du 1er âge du Fer. Morcenx faisait partie au Moyen-Age, de la baronnie du Brassenx, Jean de Morsanx, jurat, était présent à la maison commune d'Arjuzanx, lors de la prise de possession du Brassenx par Arnaud Amanieu d'Albret le 14 mars 1361. Vers 1437, l'Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, sous l'autorité d'un Commandeur (ou Commanday), possédait des terres dans le quartier de Cornalis, alors très important. Une chapelle dédiée à Saint Michel y était implantée et demeurera jusqu'à la Révolution. La fontaine Saint Jean située à côté avait le don de soulager les rhumatismes. A la fin du XIXe siècle, la lande de Cornalis était le lieu de rassemblement des troupeaux autour de la Crous de Couraou, (croix de bénédiction du bétail, immortalisée par Félix Arnaudin). Le château de Moré était le siège d'une caverie. Jean Duvignac, juge royal et avocat au parlement de Bordeaux, était seigneur de Mauré, en 1653. Cette petite seigneurie est la propriété de Jean Luxcey, notaire royal en 1765. C'est lui qui rédigera le "Cahier des Doléances" de Morcenx en 1789. Quatre moulins hydrauliques étaient installés sur le Bez et ses affluents : le moulin de Johandieu ou "molle de Lagoffun" à Cornalis, le plus ancien attesté dès 1553, celui de Canlorbe, du Batan et le moulin de Moureu. L'arrivée du chemin de fer avec le premier train le 28 août 1854, va donner naissance au quartier de la Gare qui supplantera le Bourg en 1886, devenant même chef-lieu de canton le 31 mars 1888. Une nouvelle église y est édifiée et consacrée en 1893. La ville connaît alors un véritable essor économique conforté en 1960 par la construction d'une Centrale Thermique EDF, utilisant le lignite du sous-sol comme combustible. Après sa fermeture en 1992, Morcenx a su réorienter ses activités, demeurant ainsi le pôle industriel du pays Morcenais. C'est à Morcenx que naquirent la grande tragédienne Cora Laparcerie (1875-1951), et le sculpteur-statuaire Alexandre Callède (1899-1980).
Village des rives du Bez, Arjuzanx est aujourd'hui entouré d'une réserve nationale de faune offrant de très beaux paysages aquatiques qui favorisent le développement de nombreuses espèces sauvages et notamment l'hivernage de milliers de grues, de fin octobre à fin février (visites de la réserve organisées par les Gardes Naturalistes du Syndicat Mixte, gestionnaire de la Réserve). Ce site exceptionnel est le résultat d'une transformation réussie d'une mine à ciel ouvert en espace naturel protégé.
Aas Juzan, viendrait du latin "arx" citadelle, tertre fortifié au dessus d'un vallon marécageux, ou "juzan" gasc., en bas, où coule le Bez. A défaut pour le moment de vestiges pré ou protohistoriques, Arjuzanx a un passé médiéval. Capitale de la baronnie du Brassenx, Arjuzanx avait un castrum (château royal) détruit en 1338 par le seigneur de Lescun. Plusieurs mottes de terre, restes de fortifications, étaient encore visibles il y a peu. De la fontaine dite des "naous tucs", on pouvait apercevoir les 9 éminences (Manibat, La Pendèle, Pilh…). Du château, ne subsistera jusqu'à notre temps qu'une vaste motte et la tour de la "Carreyre", abattue en 1960, lors des travaux d'exploitation de la mine de lignite par EDF. Il a existé un autre château à Montolieu, siège d'une caverie, ainsi qu'une église "sancta Maria de Montoliu", disparue au Moyen Age. La fontaine des "cristallines" avait le pouvoir de guérir les "maux gras" ou croûtes de lait des enfants, grâce à un linge ayant touché "lou sen christau", en croix dans l'église. Sur le Bez était installé l'un des plus anciens moulins du Brassenx, celui de "Réaut" attesté en 1486. Arjuzanx était située à un carrefour de voies de communications, sur la route de Tartas à Villandraut. Le paysage a été bouleversé par les travaux miniers de 1959 à 1992. La réhabilitation des terrains a donné naissance à une immense zone humide artificielle, constituée de grands lacs d'eau douce (500 ha), refuge des oiseaux migrateurs, notamment les grues cendrées qui hivernent sur le site. Une plage ouverte au public a été aménagée sur le lac d'Arjuzanx. Arjuzanx fut la patrie du photographe, folkloriste et poète landais Ferdinand Bernède (1869 - 1963).
Charmante bourgade du canton de Morcenx, Garrosse à consonance ibérique, vous offre ses meilleurs atouts : calme et volupté.
Participez enfin à un concours de rampeau (jeu de quilles traditionnel) organisé en saison par l'association locale.
Le suffixe os, aquitanique, a ici un sens locatif (lieu où se trouve), et est accolé à un anthroponyme latin Garus. On sait que la voie romaine dite d'Antonin, au IIIe siècle de notre ère, reliant Bordeaux à l'Espagne passait à proximité, la ville-étape de Coaequosa y étant située. L'église "sanctus Martinus de Garrosse" figure sur la carte des églises du diocèse de Dax, au XIIe siècle (Liber rubeus). Le premier texte mentionnant cette localité date de 1274. "Le 7 mars, Dame Douce Le Parquer, fille du chevalier Jean Le Parquer, vend au roi-duc Edouard d'Angleterre, la "motte de Garrosse", située au lieu-dit le "castet" dans un site de confluence, pour 4 livres et 10 mars sterlings". Garrosse fut à cette époque le siège d'une petite seigneurie.
Sur le Mouréou, appelé autrefois le Bez noir, était installé un moulin qui apparaît dans les actes notariés en 1738.
Les cloches de l'église fortifiée vous invitent à découvrir Sindères, caché au coeur de la forêt. L'estivant y trouvera calme, repos et détente bienfaisante.
Sindères viendrait du gascon sandèra (lat.semita + suffixe collectif aria, "endroit où abondent les chemins"). L'étude de toponymes locaux "Bioué, Treuil" conforte l'existence d'anciens carrefours. Or la voie romaine dite d'Antonin, au IIIe siècle de notre ère, reliant Bordeaux à l'Espagne, passait à cet endroit. La ville-étape de Coaequosa serait située sur ce noeud de communications.
Une occupation humaine remontant à la protohistoire (Bronze moyen, final et 1er Age du Fer, entre le XIIe et le VIIIe siècle av. J.C), a pu être identifié le long du ruisseau de Sindères. On y a trouvé des fragments de grands vases décorés par des pastilles de pâte, des cordons étirés, des coups d'ongle, un gobelet entier, ainsi que des produits d'industrie lithique en silex, armatures de flèche à aileron, grattoirs.
Pays de vastes landes, domaine des troupeaux de moutons, les terres furent boisées à partir de 1857, l'ouverture de la ligne de chemin de fer de Morcenx à Uza en 1889 permettant l'évacuation des bois.