- Histoire :
- A l'époque gallo-romaine le territoire de Monts est occupé par plusieurs domaines, dont les vestiges ont été repérés aussi bien sur le plateau (les Champs Perrons, la Gagneraie....), que dans la vallée (les Fleuriaux...). Deux domaines carolingiens leur ont succédé, la villa de Rançay au nord, rive droite de l'Indre, et la villa de Monts au sud, rive gauche. Puis le village s'est développé autour de l'église construite à mi-pente du coteau.
- Au Moyen Âge, l'Indre, qui constituait l'axe majeur de la paroisse, faisait tourner une dizaine de moulins, dont 7 subsistent. Les rives de cette vallée de l'Indre constituent un site naturel classé depuis 1965.
- L'implantation au bord de l'Indre, au XVIIIe siècle, d'une fabrique de fil de fer devenue ensuite poudrerie royale a favorisé l'expansion de la commune, et le mariage à Monts de l'ex-roi d'Angleterre en 1937 a fait connaître le nom du village dans toute l'Europe. Pendant la dernière guerre, Monts a abrité un camp d'internement, dont à la Lande, une stèle rappelle le souvenir. Le C.E.A., qui a succédé à la poudrerie, a beaucoup contribué à la croissance de la population.
- Patrimoine : Outre la rivière elle-même, il est constitué de quatre beaux châteaux, de six pittoresques moulins, d'une église en partie romane et d'un impressionnant viaduc en pierre.
- Les châteaux : Le plus prestigieux est celui de Candé, construit en 1508 par la famille Briçonnet sur un éperon rocheux dominant l'Indre. En 1864 un riche planteur cubain, Santiago del Castillo, lui a ajouté une aile néo-gothique, et en 1927 le milliardaire Charles Bedaux a aménagé Candé "à l'américaine" (central téléphonique, golf, orgue électrique...). Le château et son vaste parc, propriétés du Conseil Général, sont ouverts à la visite. C'est là que le 3 juin 1937 le roi Edouard VIII, après son abdication, a épousé Wallis Simpson, une riche divorcée américaine. On peut lire, gravé sur la boiserie du salon par le duc de Windsor lui-même, la date du mariage : VI-III-37 (6e mois, 3e jour). Les trois autres châteaux sont cachés au fond de leur parc : Ortières est un manoir de la fin du XVe siècle, la Roche a remplacé au XVIIIe siècle une forteresse disparue et a été agrandi vers 1860 dans le style Second Empire. C'est maintenant un bel édifice tout en longueur, terminé par deux pavillons de même hauteur et au toit percé de neuf lucarnes. Le Breuil, construit en 1881 dans le style Renaissance, domine l'Indre aux abords du bourg. Légué à l'université de Tours, il possède un parc qui constitue un site protégé, et qui abrite un manoir du XVIIe siècle dit le Vieux Breuil. Parmi les édifices plus modestes, citons l'ancien manoir du Clos, sur le plateau, le manoir de la Fresnaye au bord de l'Indre, qui a remplacé une forteresse qui appartenait au comte de Montgomery (il n'en subsiste qu'un pan de mur), et la ferme fortifiée des Robinières, bien visible de la route, en limite de Ballan. Dans le bourg, autour de l'église, on peut voir plusieurs maisons médiévales, ainsi que l'ancienne mairie de 1840, devenue médiathèque.
- Les moulins : Le pont sur l'Indre porte deux moulins tout près l'un de l'autre, dont celui dit de la Croix Rouge, à chaînages de briques. Il fut transformé en 1881 pour monter l'eau au château du Breuil, puis abrita de 1914 à 1918 des blessés de guerre au sein du premier siège de la Croix Rouge en Touraine. Sur la petite route d'Artannes par la rive droite de l'Indre, deux moulins se font face, celui des Fleuriaux, tour carrée à crépi rose encore munie de sa roue, et celui du Breuil, de forme triangulaire. Route du Val de l'Indre, en amont du pont, le moulin de Beaumer a été transformé en une vaste minoterie en 1867 par le châtelain de Candé. Plus en amont encore, route de Montbazon, le moulin de la Fresnaye, qui a conservé sa roue, est une charmante demeure à faux colombages rappelant le style anglo-normand. Les moulins de l'ancienne poudrerie du Ripault, se trouvent dans l'enceinte du C.E.A. et ne sont pas visibles. L'un d'eux a été transformé en musée des poudres.
- L'église : C'est le plus ancien monument de Monts. Citée en 1114, elle appartenait aux moines de l'abbaye St-Julien de Tours, qui possèdent également le prieuré de Rançay et son moulin (devenu les Fleuriaux). A mi-pente du versant sud de l'Indre, l'église n'a conservé du XIIe siècle que son chevet roman. La nef a été reconstruite en 1879 par Gustave Guérin, avec une belle fresque d'Edgar représentant le Jugement dernier. Dans l'abside romane, on peut voir une fresque très restaurée montrant Dieu en majesté.
- Le Commissariat à l'Energie Atomique : La poudrerie qui a pris en 1786 la succession d'une tréfilerie créée en 1772 utilisait quatre moulins sur l'Indre pour écraser le charbon de bois de bardane mélangé au soufre et au salpêtre. Plusieurs explosions ont partiellement détruit cette poudrerie. La plus importante a eu lieu en octobre 1943 : elle a provoqué la mort de 55 civils, de plusieurs soldats allemands et fait 140 blessés et de nombreux dégâts matériels aux alentours. L'ancienne poudrerie est devenue CEA en 1962.
- Le viaduc : Construit en pierre meulière, il a été inauguré en 1851 par le futur Napoléon III. Il permet à la ligne Paris-Bordeaux de franchir la vallée de l'Indre, grâce à 59 arches. Lors de l'arrivée du TGV, il a été doté du plus long aiguillage de France.