- Son histoire :
- Les premiers habitants se sont arrêtés vers le VIIIe siècle pour trouver refuge au milieu de forêts et de marécages.
- Sous la suzeraineté des Dames chanoinesses de Remiremont, la religion exerça sur la vallée une profonde influence, concrétisée par les 145 croix qui jalonnent le territoire du Val-d'Ajol. Cette piété était telle, qu'elle eut des conséquences politiques et détermina même la séparation du Girmont de sa commune mère le Val-d'Ajol. Il était en effet tout-à-fait intolérable pour ceux des hauts de devoir parcourir de nombreux kilomètres pour se rendre aux offices religieux. Aussi, un premier projet de construction d'une église fut lancé dès la fin du Consulat, mais les guerres de Napoléon 1er en condamnèrent l'exécution. C'est en 1867 que la première pierre fut posée bientôt suivie d'une demande d'autonomie des habitants du Girmont, accordée en 1869.
- La région avait déjà subi de profondes incertitudes territoriales inscrites encore aujourd'hui dans la pierre. Depuis 1501, Maximilien 1er l'avait proclamée "terre de surséance" soit, une charnière indépendante entre deux régions et dont l'attribution restait en sursis. Ainsi, ce pays situé autrefois aux confins de la Lorraine et aux portes de la Bourgogne fut le sujet de bien des discussions qui déterminèrent finalement son rattachement définitif à la Lorraine en 1697.
- Aujourd'hui Le Val-d'Ajol est influencé tant par l'esprit de la montagne que par la culture franc-comtoise. Il offre aux visiteurs un mélange de paysages boisés et cultivés au milieu desquels s'inscrivent plus de 65 hameaux composés de fermes et de leurs annexes, conçus pour servir une vie quasi autarcique.
- A la fin du XIXe siècle, le territoire communal du Val-d'Ajol s'étendait sur quelques 7279 hectares sur lesquels bois, prairies, labours occupaient la plus grosse part (bois communaux : 1996 hectares ; bois d'Etat : 510 hectares ; prairies : 1705 hectares). Les surfaces réservées aux céréales étaient loin d'être négligeables : le blé venait en bonne place avec ses 100 hectares ensemencés, puis l'orge 60 hectares, 38 hectares étaient réservés aux pommes de terre, 21 hectares à l'avoine, le seigle tenant la dernière place sur cette liste avec 15 hectares. D'autre part si l'on considère que chaque famille, ou maison, possédait son petit lopin de terre pour ses propres cultures potagères, celles-ci couvraient environ 35 hectares. C'est qu'il fallait alors de bonnes récoltes pour subvenir aux besoins alimentaires d'une population qui s'élevait à 7250 habitants, une des plus importantes du département des Vosges. En 1868, elle était de 7560 habitants. La population agricole était nombreuse, aussi les entreprises très diversifiées, réparties tout au long de la vallée de la Combeauté offraient un large éventail d'activités industrielles. C'est ainsi qu'on pouvait dénombrer en 1890 au Val-d'Ajol : une filature de coton occupant 190 ouvriers, une filature de laine, trois tissages avec deux cents métiers, deux usines métallurgiques de 180 ouvriers, une teinturerie, deux brasseries, dont la célèbre brasserie de la Gerbe d'Or de renommée régionale, une huilerie (le lieu en a d'ailleurs conservé le nom : "l'Huilerie"), neuf scieries, enfin dix moulins qui recevaient le grain de tous les chalots de la campagne et donnaient farine pour le pain quotidien.
- Douze foires annuelles permettaient aux uns et aux autres de commercialiser leurs produits. La plus fréquentée se tenait le troisième lundi de février : la ripailleuse Foire aux Andouilles. En souvenir des pantagruéliques foires aux andouilles des temps passés et pour en affermir la pérennité, en ce quinzième jour de février de l'an de grâce 1965, une docte, insigne, gourmande Confrérie des Taste-Andouilles, fut créée au Val-d'Ajol qui, depuis lors, n'a cessé de porter au loin la réputation "andouilleuse" du Val de Joye !
- Les activités liées au milieu naturel :
- L'agriculture : L'activité agricole est encore bien marquée sur le territoire du Val-d'Ajol puisqu'on dénombre aujourd'hui une soixantaine d'exploitations agricoles en activité sur environ 2500 ha de superficie agricole. Les constructions, si elles ne sont pas encadrées, risquent de nuire à une meilleure organisation de l'agriculture. L'espace agricole présente les caractéristiques suivantes : les fonds de vallon et les pentes sont le domaine de la prairie de fauche quasi-permanente ; les autres parcelles sont réservées aux cultures et aux prairies temporaires. Elles se localisent principalement au nord-ouest du territoire communal. Il est nécessaire pour les agriculteurs de disposer, près des exploitations, de prairies permanentes (parcs à bestiaux), même si ces terres sont à vocation "labourable". La présence de nombreux arbres fruitiers (cerisiers surtout) est le signe d'une petite activité artisanale. Les parcelles agricoles se situent parfois près du siège d'exploitation, et le système de production le plus répandu, repose sur l'élevage laitier, environ une vache laitière par hectare de S.A.U (superficie agricole utile). L'élevage de veaux, porcs, moutons, fournit un revenu complémentaire aux exploitants. Les prairies naturelles localisées aux fonds humides et aux fortes pentes sont parfaitement entretenues. Les prairies temporaires ou naturelles fournissent l'essentiel du fourrage vert. Les cultures pratiquées font alterner céréales (orge, avoine, blé) et prairies temporaires, et plus rarement betteraves et pommes de terre.
- La sylviculture : La forêt est exploitée par 14 bûcherons. On compte 50 ouvriers dans les scieries. La commune du Val-d'Ajol possède, en indivision avec celle du Girmont-Val-d'Ajol (depuis 1869 division des 2 communes), par statut gouvernemental datant du 1er Empire, un territoire forestier parmi les plus importants de France. Ces forêts comptent de magnifiques essences d'arbres. Elles sont exploitées uniquement par les communes, ce qui leur apporte une ressource financière appréciable. Les grandes forêts sont situées au nord-ouest (Le Chanot et Hamanxard) et au nord-est (le Bosson, La Vêche, Forêt d'Hérival). Des bois de plus petites tailles sont situés au sud. Une grande partie du territoire communal est couverte de forêts de résineux en majeure partie (3428 ha soit 47 % du territoire). La forêt intercommunale, gérée par l'ONF représente 1811 ha (dont 239 ha sur la commune du Girmont). L'ONF assure toutes les opérations : reboisement, récolte et commercialisation des arbres arrivés à maturité. La tempête du 26 décembre 1999 a épargné les forêts communales du Val-d'Ajol.
- Les carrières : Une seule carrière est exploitée au Val-d'Ajol (granite fissuré) lieu-dit "Le Breuil", elle appartient à la commune du Val-d'Ajol et est exploitée par une entreprise uniquement pour les besoins de l'ONF et de la commune.