La Sauve est une commune du département de la Gironde, en région Nouvelle-Aquitaine, à 25 km au sud-est de Bordeaux.
Son territoire de 18 km² appartient à la région naturelle de l'Entre-deux-Mers, bordée au sud par le cours de la Garonne et au nord par celui de la Dordogne, en amont de leur confluence… La localité est du reste traversée par deux ruisseaux : le Gestas qui se jette au nord dans la Dordogne et le Grand Estay qui rejoint au sud la Garonne.
La Sauve a conservé un environnement verdoyant, couverte majoritairement de terres agricoles (52% de superficie), constituées pour l'essentiel de vignobles, mais aussi de forêts (26%) et de prairies (10%).
C'est précisément en raison de sa position géographique et de sa richesse forestière que le site est choisi en 1079 par Gérard de Corbie qui y fonde l'abbaye bénédictine de La Sauve-Majeure. Les moines perçoivent des droits de péage sur les navires de commerce empruntant la Garonne et la Dordogne et exploitent puis défrichent les bois.
L'histoire de l'abbaye, devenue très prospère, possédant nombre de prieurés et réputée pour la vitalité intellectuelle de ses religieux, se confond avec celle du village, qui devint la capitale de l'Entre-deux-Mers au Moyen Âge.
Plusieurs fois reconstruite, l'abbaye est ruinée à la Révolution. Pour autant, son héritage constitue toujours en ce XXIe siècle l'atout premier de la commune. Les vestiges du monastère sur plus de deux hectares se révèlent un musée à ciel ouvert qui relève d'ailleurs du Centre des monuments nationaux.
La Sauve (1500 habitants) est une étape incontournable lors d'un séjour dans la région, la visite de l'ancienne abbaye pouvant être complétée par des pauses dédiées à l'œnotourisme…
Classées dès 1840 au titre des monuments historiques, inscrites par l'UNESCO sur la liste du patrimoine mondial au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, les ruines de l'abbaye de La Sauve-Majeure occupent près de trois hectares en plein centre du village.
Le site ne fut acquis par l'État qu'en 1960. De l'abbaye fondée en 1079 demeurent quelques éléments du cloître (XIIe), de l'abbatiale et de bâtiments du XIIIe siècle qui furent très affectés par la guerre de Cent ans. À son apogée, 300 moines étaient installés au sein de l'abbaye. Au XVIIe siècle, les Mauristes rebâtirent en partie le monastère mais la Révolution lui fut fatale. Transformée en prison dans les années 1790, l'abbaye fut ensuite pillée puis détruite. Pourtant, dès 1838, un collège puis une école normale furent de nouveau installés. Lorsque l'État rachète l'ensemble, les reconstructions du XIXe siècle sont démolies et les vestiges antérieurs à la Révolution, surtout ceux d'époque médiévale, sont consolidés. De nos jours, sont mis en valeur les bâtiments conventuels (ou leurs bases) et le cloître. Une grange dîmière des XIVe et XVe siècles (où étaient stockés les impôts versés en "nature"), des pans de murs de l'ancienne abbatiale et sa tour clocher, des structures romanes avec chapiteaux d'une rare qualité (figurant des animaux, des scènes bibliques), un musée lapidaire, les bases de la salle capitulaire et du réfectoire, sans oublier le mur d'enceinte relevé au XVIIe siècle par les Mauristes jalonnent ainsi la visite des vestiges dans un cadre verdoyant (le jardin reflète également l'univers monastique d'antan).
Une étape doit se conclure par la tour clocher, du sommet de laquelle le panorama sur le village et la campagne alentour est magnifique !
Le site de l'abbaye est ouvert au public toute l'année pour des visites libres ou guidées, et des expositions temporaires sont proposées au musée. Des animations thématiques sont régulièrement programmées. Ouvert du mardi au dimanche d'octobre à mai et tous les jours de juin à septembre. Fermé les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre. Tarif : 6 euros. Renseignements au 05 56 23 01 55.
À noter par ailleurs que nombre d'objets liturgiques, manuscrits enluminés, mobiliers et vestiges architecturaux de l'abbaye sont aujourd'hui disséminés (églises de Saint-Martin de Haux et de Sadirac, Musée d'Aquitaine, Bibliothèque de Bordeaux, Musée des Cloîtres à New-York).
Il y en a également dans l'église paroissiale de Saint-Pierre de La Sauve, dont les bases remontent au XIe siècle. L'édifice actuel remonte au XIIIe siècle, et comporte une nef de quatre travées dont la plus orientale constitue le chœur. Le bas-côté nord, ajouté vers 1500, possède des voûtes d'ogives. Le chevet plat est remarquable par ses quatre niches abritant quatre statues du XIIIe siècle : saint Pierre, la Vierge en Majesté, saint Michel et enfin saint Jacques en costume de pèlerin. On observe les fresques et le décor peint, qui ont été restaurés au XIXe siècle. L'église est également classée et inscrite au patrimoine de l'UNESCO.
Lors d'une balade dans le village, décidément fort riche sur le plan du patrimoine, sont encore à voir un ancien lavoir, la cure, mais aussi un bâtiment édifié en 1860 pour abriter une prison… ne pouvant accueillir que deux détenus. Une des cellules a été reconstituée. À proximité, un autre édifice de 1860 est conservé, qui fut le siège de la Société de secours mutuels (ancêtre des mutuelles de santé).
À mentionner également la mairie de style néo-classique et une halle que supportent 25 piliers. À l'écart du village, enfin, l'ancienne gare datant de 1873 ainsi qu'une rame de train d'époque ancienne (années 1920) sont en cours de restauration.
Pour ce qui concerne l'œnotourisme, la Maison des Vins de l'Entre-deux-Mers est implantée dans une ancienne grange de l'abbaye, près du site des ruines. Une exposition permanente "Moines et vins au Moyen Âge" y est présentée. Par ailleurs les vignobles de la région y sont mis en valeur et des dégustations proposées. Informations au 05 57 34 32 12.
Les charmes de la campagne alentour, qu'il s'agisse des coteaux plantés de vignes ou des forêts généreuses peuvent également être l'objet de randonnées à pied ou à deux-roues sur des sentiers balisés ou des petites routes sécurisées. On peut également emprunter l'ancien chemin de Saint-Jacques. Des boucles de plus grande ampleur permettent de rejoindre d'autres places fortes de l'Entre-deux-Mers, sur le plan historique ou viticole, voire les rives de la Dordogne ou de la Garonne. Pour les randonneurs, cartes et renseignements au 05 57 34 32 12 ou 05 56 00 66 00.
Côté culture ou sports, à noter que des animations sont régulièrement proposées à la bibliothèque (contacter le 05 57 97 02 20) et que des courts de tennis peuvent être réservés auprès du club local (joindre le 05 57 97 02 16).
