- Histoire d'Issy:
- Située au sud-ouest de la capitale, aux portes de Paris et en bordure de la Seine, la ville d'Issy-les-Moulineaux a une riche histoire de plus de 2 000 ans.
- Une nécropole du Ve siècle (près de l'actuelle église Saint-Benoît) est le plus ancien témoignage archéologique d'importance, tandis que les hypothèses étymologiques élaborées autour du nom "Issy", remontent toutes à l'époque gallo-romaine, voire celte.
- Concernant ces hypothèses, la plus intéressante est fondée sur la topologie : "Issy" proviendrait du mot gaulois "Ceton" signifiant "bois, forêt". La préposition "Is" - gauloise elle aussi - signifie "sous". "Issy" voudrait donc dire "sous le bois". Une thèse plausible, dès lors qu'on imagine l'étendue des forêts de Meudon et de Clamart, situées au dessus de la ville et qui couvraient encore au VIIIe et IXe siècles tout le sud-ouest de l'Île-de-France.
- Aux alentours du Ve siècle s'est développée une "villa", c'est-à dire une vaste exploitation agricole qui semble être à l'origine de la cité. Le nom du domaine est mentionné pour la première fois en 558 dans une charte de Childebert Ier, lorsque ce roi cède aux moines bénédictins de Saint-Germain-des-Prés un vaste territoire de 2 000 à 2 500 hectares, sur la rive gauche de la Seine.
- Au Moyen Âge, l'abbaye encourage le développement de la vigne qui couvre à l'époque jusqu'à 76 % de la surface cultivée. Les vignerons forment alors un groupe important et respecté.
- Au XIVe siècle, la superficie du territoire d'Issy se réduit et prend les proportions qu'on lui connaît aujourd'hui. Face à l'église Saint-Étienne se trouvent des bâtiments : fours et pressoirs banaux, tour et corps de logis fortifiés, qui symbolisent la domination des moines.
- À cet esprit monastique succède au XVIIe siècle une période faste. Issy devient un lieu de villégiature privilégié où la noblesse parisienne édifie des "maisons des champs". Elle y mène un train de vie brillant à l'image de Marguerite de Valois, première épouse d'Henri IV. Vastes espaces verts, le parc du séminaire de Saint-Sulpice et le parc Henri Barbusse sont les vestiges de ce passé grandiose.
- Le souvenir des princes de Conti (XVIIIe siècle) "survit" encore dans les murs d'un pavillon du musée. La résidence somptueuse de Nicolas Beaujon, puis du duc de l'Infantado abrite aujourd'hui l'Hôtel de Ville. Dans le "Petit logis de Vaudétard" (situé le long de l'actuelle rue du même nom) est représenté en 1659 le premier opéra français intitulé "La Pastorale d'Issy".
- Ces riches demeures isséennes, et bien d'autres, accueillent à l'occasion de hauts personnages. C'est ainsi que l'on a pu voir à Issy Henri IV, Saint Vincent de Paul, Marie de Médicis, le jeune Louis XIII, Madame de Sévigné. À la fin du XVIIe siècle, Bossuet et Fénelon participent à la rédaction des "Articles d'Issy" sur le quiétisme au séminaire de Saint-Sulpice. Viennent à séjourner dans ce même lieu le cardinal de Fleury, ministre de Louis XV, Talleyrand qui y est ordonné évêque. Plus tard, Lacordaire et Ernest Renan y pour suivront leurs études.
- La Révolution ne provoque pas de grands bouleversements. La municipalité intervient même dans un sens temporisateur et modéré lors de la chasse aux suspects. La commune prend le nom d'"Issy l'Union" (1793).
- La période qui suit est tout juste troublée par la construction du fort entre 1840 et 1845.
- Plusieurs congrégations et institutions religieuses viennent alors dans ce bourg paisible chercher la tranquillité loin des émeutes parisiennes.
- La guerre de 1870 et la Commune, en 1871, n'épargnent pas cependant le patrimoine de la ville : le fort, le château et la plupart des bâtiments alentours sont sévèrement bombardés.
- Avec la seconde moitié du XIXe siècle s'ouvre brusquement une ère nouvelle.
- Un raz-de-marée démographique, formé de provinciaux attirés par l'industrialisation de la capitale, submerge le territoire communal : 3 626 habitants en 1851, 11111 en 1881 et 16639 en 1901.
- En 1893, pour bien marquer le lien unissant le hameau des Moulineaux au bourg d'Issy, Issy prend son nom actuel. L'agriculture décline tandis que les établissements industriels se multiplient (usine Gévelot, Établissements Lefranc, Blanchisserie de Grenelle, Brasserie des Moulineaux, Manufacture de Tabacs, etc.).
- Simultanément, le Champ de manoeuvres est, à partir de 1905, le théâtre de l'une des plus belles et des plus grandes pages de l'histoire de la ville. "Berceau de l'aviation", il voit Henry Farman boucler le premier kilomètre en circuit fermé le 13 janvier 1908.
- À cette phase "pionnière" succède l'époque des grandes courses tels le circuit de l'Est ou la course Paris-Madrid… Réduit, le terrain d'aviation est devenu aujourd'hui héliport de Paris-Issy les-Moulineaux.
- Au début de ce siècle, la ville est fréquentée par deux artistes parmi les plus grands : Auguste Rodin et Henri Matisse. Ce dernier réside et peint dans la commune de 1909 à 1917.
- Après la Première Guerre mondiale, le nombre des entreprises ne cesse d'augmenter, accompagné d'un nouveau bond en avant de la population (40 386 habitants en 1931), et d'un développement notable des moyens de communication, tel le prolongement de la ligne de métro en 1934.
- Le début des années 1960 marque un tournant économique et démographique. Avec le départ des entreprises les plus polluantes, un nouveau paysage urbain se dessine peu à peu.
- L'enjeu des mutations est double : revaloriser les berges de la Seine et créer deux pôles secondaires à "La Ferme" et à "Issy-Plaine". Une ère nouvelle s'ouvre : un second souffle est donné au développement économique et l'amélioration du cadre de vie se poursuit.
- Issy et maintenant :
- Depuis plus de 30 ans, Issy-les-Moulineaux offre un visage en pleine mutation, en réhabilitant des quartiers entiers. Ainsi, plus de 40 % de la superficie de la ville, à l'état de friches industrielles ou simplement inaccessible, a donné lieu à l'aménagement de nouveaux quartiers, pour lesquels le respect de l'environnement et l'accès aux nouvelles technologies sont les maîtres-mots.
- Le développement de la ville passe par une volonté forte d'inscrire ses aménagements dans un schéma de durabilité comme en témoignent la Charte environnementale Isséo (2009), le projet d'optimisation de l'énergie IssyGrid (2012) ou encore la mise en oeuvre d'énergies naturelles (géothermie dans l'éco quartier du Fort en 2013).
- Issy compte plus de 53,1 hectares d'espaces verts publics, sans oublier tous les espaces verts privatifs inclus dans les nouvelles constructions. Cela représente plus de 8,4 m² par Isséen, un des meilleurs taux du département !