L'abbaye Saint-Michel de Gaillac, dans le Tarn, a été fondée en 972 par des bénédictins auxquels l'évêque d'Albi avait confié un domaine déjà occupé durant l'Antiquité par les Romains, en bordure de la rivière.
Après que les religieux défrichèrent les terres, ils cultivèrent la vigne. L'essor de leur production fut rapide et justifia qu'un port fut créé pour exporter les vins vers Bordeaux.
Rattachée à l'abbaye de Moissac et donc de Cluny puis à celle de la Chaise-Dieu, l'abbaye de Gaillac est relativement épargnée lors de la Croisade des Albigeois et peut être reconstruite et agrandie en 1273.
Des chanoines remplacent les moines en 1524, et lors des guerres de Religions, des protestants sont défenestrés depuis l'abbaye avant d'être noyés dans le Tarn.
Une nouvelle fois restaurée après ces troubles, elle est reconstruite et redécorée entre 1570 et 1620 dans un style gothique méridional et le prospère commerce du vin comme celui du pastel assurent le rayonnement de l'abbaye.
La Révolution lui est en revanche fatale, et le site est vendu comme bien national.
Classé Monument Historique dès 1840, l'ensemble aux briques rouges et tonalités ocres retrouve une nouvelle vie au XXe siècle. L'église devient paroissiale et une partie des anciens bâtiments conventuels abritent désormais la maison des vins de Gaillac (avec dégustation, présentation des techniques viticoles et spécificités des vignobles du cru) et l'office de tourisme de la ville.
Par ailleurs, en juillet et août, le vendredi soir, les jardins de l'abbaye accueillent des apéros concerts.
Renseignements au 05 63 57 14 65 et 0 805 400 828.