Feugarolles est une commune du Lot-et-Garonne, en région Nouvelle-Aquitaine, à 24 km au nord-ouest d'Agen.
Son territoire de 23 km² est bordé au nord par le cours de la Garonne, au point de confluence de son affluent l'Auvignon. À proximité, la localité est également traversée par le canal latéral à la Garonne.
Plus au sud, désormais, l'autoroute AG62 reliant Toulouse à Bordeaux passe également sur la commune, fidèle à sa vocation historique de nœud de communication. Ainsi, dès l'Antiquité, une voie romaine bordait le futur village qui s'est développé après l'An Mil sous la forme d'une bastide. Un prieuré s'est implanté ensuite, au XIIe siècle.
De nos jours, Feugarolles a conservé un environnement verdoyant, des terres agricoles couvrant 75 % de sa superficie sans compter 10 % de forêts. Sont notamment produits sur la localité des vins d'appellation Buzet.
Avec son riche patrimoine et son offre de loisirs "nature" liée notamment à ses cours d'eau, Feugarolles, où l'on recense un millier d'habitants, mérite l'attention des amateurs de tourisme vert.
Un parcours dédié à la découverte du patrimoine local peut débuter au sud par le château de Trenqueléon. L'actuel édifice a été bâti en 1771 sur les bases d'un château médiéval dépendant originellement de la bastide de Vianne. Il avait été le siège d'une baronnie tenue par la famille Batz de Trenquelléon qui conservera le domaine après la Révolution. De style néo-classique avec notamment des toitures couvertes d'ardoises à la Mansart peu fréquentes dans la région, le corps de logis bordé par des pavillons domine la rivière de Baïse.
Le parc ceint de murs est fermé par une grille en fer forgé de belle facture. Le château inscrit à l'Inventaire est toujours privé. Les extérieurs sont en revanche ouverts à la visite en juillet et août. Information au 06 75 01 54 39.
Dans un autre genre, le prieuré du Paravis a été fondé au début du XIIe siècle près de la confluence de l'Auvignon avec la Garonne. Comprenant des religieux des deux sexes, il devint l'un des monastères les plus importants d'Aquitaine jusqu'à la Révolution. L'église romane qui le desservait fut consolidée après la guerre de Cent ans, mais l'ensemble fut saccagé puis incendié par les Protestants durant les guerres de Religion, en 1569. L'essentiel du site fut relevé au XVIIe siècle. À la Révolution, cependant, le prieuré est vendu et bientôt partiellement rasé. Les vestiges inscrits à l'Inventaire demeurent toutefois notables, à savoir la moitié nord-est du cloître, la porterie, l'hôtellerie, les ruines de l'église et du logis abbatial. À voir à proximité, le prieuré de Saint-Jean-de-l'Habit, d'origine médiévale également, qui abritait "la partie masculine de Paravis", en l'occurrence les chapelains, confesseurs et directeurs de conscience des religieuses. Ce dernier ensemble, certes protégé au titre des monuments historiques, est désormais intégré à une exploitation agricole.
Sur le plan religieux, l'église de la bastide dédiée à Saint-Cirq comme les églises qui desservaient les villages et hameaux voisins intégrés à la commune sont également à mentionner. On remarquera en particulier l'église Notre-Dame de Brazalem reconstruite en 1860 par le baron de Trenquelléon et son épouse, désormais dotée d'une charpente apparente. L'édifice est inscrit.
Outre le charme du bourg, ancienne bastide, on note encore dans le cimetière de Limon la tombe d'un aviateur anglais tombé avec son appareil en août 1944. La sépulture est matérialisée par l'hélice de l'appareil.
Reste à admirer le patrimoine constitué par les ouvrages d'art liés aux cours d'eau qui font la singularité de Feugarolles… C'est le cas par exemple du "pont-canal" sur la Baïse aménagé en 1850 afin de supporter le cours du canal latéral à la Garonne. L'ouvrage en pierre de taille comporte trois arches couvertes en plein cintre. Sur la corniche repose un garde-corps en fonte de style néo-classique. Sur le pont où le lit du canal est assez profond, deux banquettes revêtues de galets servent au passage des piétons. L'ouvrage est inscrit à l'Inventaire, comme le pont d'une seule arche du Paravis (XVIe siècle) qui desservait le prieuré en enjambant l'Auvignon.
Côté culture, à noter que des spectacles et manifestations associatives sont régulièrement programmés à la salle des fêtes. Se renseigner au 05 53 95 20 62.
Pour les plaisanciers, une halte nautique a été aménagée sur la rive droite du canal, ouverte d'avril à à la Toussaint. Informations au 05 53 95 20 62.
Témoignant de la vocation séculaire de la localité sur le plan des axes de communication, deux voies vertes traversent la commune, offrant des itinéraires sécurisés aux cyclistes. La première est le Canal des Deux Mers à Vélo qui relie l'Atlantique à la Méditerranée, de Royan à Sète. La voie borde d'abord le canal latéral à la Garonne puis celui du Midi, empruntant pour l'essentiel l'ancien chemin de halage. La seconde est la Scandibérique, c'est-à-dire la véloroute européenne (EuroVélo 3) provenant de Norvège via Paris et Bordeaux et qui se dirige ensuite vers Saint-Jacques de Compostelle. Sur Feugarolles, cette voie qui emprunte le Canal des Deux Mers à Vélo depuis Bordeaux propose une variante afin de découvrir les charmes bucoliques de l'Albret. L'occasion d'appréhender des sites de patrimoine remarquables mais aussi les charmes du terroir gourmand du sud-ouest.
Des plaisirs que réservent également des itinéraires de randonnée pédestre, lesquels empruntent éventuellement les voies vertes mais peuvent aussi s'en éloigner pour longer les vignes ou les petites routes et chemins de campagne reliant la bastide à ses hameaux.
Pour les marcheurs ou les cyclistes, cartes et renseignements au 05 53 66 14 14 ou 05 53 65 27 75.