Carnoules est un village du moyen Var semblable à bien d'autres, aujourd'hui, comme il l'était avant les années 1860 - car il a connu, entre ces deux époques, la période du chemin de fer omniprésent dans la vie du village auquel il imprimait son rythme, de jour comme de nuit. Et cela a duré une bonne centaine d'années pendant lesquelles le village se distinguait nettement de ses voisins. A la différence des communes environnantes aux populations stables, chez qui le travail de la terre était l'activité très largement dominante, Carnoules s'est donc retrouvé peuplé d'une majorité d'ouvriers et d'employés, venus pour certains de dépôts ou de gares d'autres régions du réseau Paris Lyon Méditerranée (PLM) ou même de la France entière après la naissance de la SNCF en 1938. Il y a eu jusqu'à 500 cheminots à Carnoules, la plus grande partie travaillant au dépôt qui a compté une centaine de locomotives dont ils assuraient la conduite ou l'entretien. Carnoules a donc vécu plus d'un siècle au rythme du chemin de fer, pendant cette époque couvrant presque la moitié du XIXe siècle et les trois quarts du XXe siècle. Ce passé a forcément marqué le paysage, le mode de vie et les mentalités. Aujourd'hui cette époque est révolue. Néanmoins, elle n'est pas oubliée. Chez tous ceux qui l'ont connue demeure une certaine nostalgie du temps fabuleux du chemin de fer à vapeur. Mais les Carnoulais ne sont pas passéistes pour autant. Qu'ils aient fait d'une locomotive des années 1890, trônant à l'entrée du village, un monument symbolisant cette tradition ferroviaire, ne les empêche pas d'être pleinement intégrés dans le présent et regardant vers l'avenir.
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