- La commune de Bras-sur-Meuse était prédestinée à connaître une histoire particulière, étroitement imbriquée dans la grande Histoire. De part sa situation géographique, au Nord de Verdun, il est évident que la commune avait rendez-vous avec l'Histoire à cet automne 1914. Son site remarquable, coincé entre la Meuse doublée du canal de l'Est et les côtes de Meuse boisées, fait aujourd'hui de Bras-sur-Meuse un point d'accueil idéal pour les touristes en quête du passé, mais aussi en quête d'aventure et de découverte dans cette région au patrimoine riche.
- Historique :
- L'occupation gallo-romaine en est sans doute à l'origine du nom du village actuel, dérivé du Gaulois "Bracium" qui signifie "vallée". Les Romains établissent sur le territoire de l'actuelle commune une voie reliant Verdun à Mouzon. Un groupe humain y est alors sédentarisé à en juger par le sarcophage et les divers objets retrouvés tout au long du XXe siècle.
- Au Moyen-Âge, son nom est mentionné pour la première fois par l'évêque de Verdun Dadon (880-923), Bras appartient à un ensemble territorial né du partage de Verdun (843) : la future "Lotharingie" ou Lorraine. Dès 1493, le village obtient sa charte d'affranchissement et s'inscrit dans un réseau administratif complexe perdurant sous l'Ancien Régime, qui le relie à Verdun ou à Charny pour les diverses affaires qui l'occupent.
- A l'époque moderne, Bras-sur-Meuse se voit conquis par la France avec l'évêché de Verdun. La situation de Bras, en périphérie de cette ville fortifiée s'avère dramatique pour le village qui se voit pillé à chaque opération militaire visant Verdun, surtout durant la Guerre de Trente Ans (attaque de 1638).
- La Révolution française amène la guerre à Bras. Au cours du siège de Verdun en 1792, le village accueille le poste de commandement de l'armée prussienne, le duc de Brunswick y séjourne jusqu'à la reddition de Verdun le 2 septembre. L'histoire semble tristement se répéter en 1870 lorsque les Prussiens assiègent Verdun une nouvelle fois. Le traité de Versailles de février 1871 voit la position frontalière de Verdun renforcée avec l'amputation de l'Alsace et de la Moselle à la France. A la fin du XIXe et au début du XXe siècle, Bras s'ouvre au progrès et participe à la politique de fortification de la frontière Est.
- Bras-sur-Meuse a donc un passé riche à l'horizon 1914, dû surtout à la proximité de Verdun, dans le meilleur comme dans le pire, les destins des deux communes sont extrêmement liés. Avec le début des combats, des vagues de réfugiés passent à Bras. Village de garnison, Bras reçoit le président de la République Raymond Poincaré qui passe en revue les troupes. Début 1916, les habitants des Bras sont évacués. En février, l'offensive allemande débute précédée par un feu roulant d'artillerie qui rase la commune. Durant la bataille de Verdun, le territoire de la commune s'intègre dans une ligne de défense. Le village de Bras-sur-Meuse ne retrouve vie qu'en 1919, avec le retour de la population. Le bilan humain est tragique, 19 habitants de Bras sont morts pour la France. La reconstruction s'organise, la commune accueille des travailleurs étrangers pour aider à la dépollution du site ou à la construction des bâtiments du village.
- Bras recommence à vivre au rythme de l'armée pendant "la drôle de guerre". L'attaque débute en mai 1940, Bras est bombardé plusieurs fois. La population évacuée fuit vers les Vosges, puis interceptée par les Allemands elle doit faire demi-tour, perdant en chemin son maire, G. Lecouturier illustre récipiendaire de la Légion d'Honneur. Les Allemands font de Bras leur Kommandantur. Le village est libéré le 1er septembre, en même temps que Verdun par les GI's. Mai 1945 voit le retour des prisonniers français au village, et trois noms ajoutés au monument aux morts.
- Après la guerre, la vie se poursuit pour le village meusien. L'activité agricole est marquée par l'installation d'instances de rang départemental.
- Le village a l'honneur d'accueillir des personnalités importantes pour des raisons diverses liées à l'économie ou aux cérémonie : Jacques Chirac (1973), Valéry Giscard d'Estaing avec Pierre Méhaignerie (1977), François Mitterrand (1981) et Philippe Vasseur (1996).
- L'éducation est aussi un secteur clef pour la commune. Pour ce qui est de l'éducation privée, en 1966, les Maisons Familiales, ce qui deviendra l'actuelle Maison Familiale Rurale.
- Bras est aussi un village qui voit passer beaucoup de touristes qui sont demandeurs d'activités diverses. L'offre touristique de Bras s'est donc agrandie, on y trouve des parcours de pêche, des itinéraires pédestres et vététistes.
- Le village de Bras-sur-Meuse a une identité meusienne forte (important centre agricole ainsi que lieu propice au tourisme vert) et est aussi un point de passage important vers Verdun. A l'heure actuelle, Bras conjugue ces atouts et tend à devenir "la ville à la campagne". Des activités ludiques ou centrées sur la mémoire sont proposées aux visiteurs venu découvrir cet espace qui à terme va devenir le "jardin de la ville".