Blesle est une commune de Haute-Loire, en région Auvergne-Rhône-Alpes, à 22 km à l'ouest de Brioude, aux confins des départements du Cantal et du Puy-de-Dôme.
Si le territoire de la localité, vaste de près de 30 km² est encore très accidenté, s'échelonnant de 472 à 875 m d'altitude, prouvant son appartenance au sud du Massif central, le village se situe dans la vallée du cours de la Voireuse, dominé par une falaise basaltique.
Au nord du territoire, le plateau de Chadecol est occupé par l'homme dès le Néolithique puis durant l'Antiquité. Cependant, c'est à compter du IXe siècle que le village se développe quand est créée l'abbaye bénédictine de Saint-Pierre. Le puissant monastère est bientôt confronté au XIe siècle aux ambitions des barons de Mercœur qui bâtissent un château fortifié. Cette dualité provoque moult conflits, et la prospérité du village décline avant même les affres de la Révolution.
Suivront au XXe siècle les conséquences de l'exode rural, malgré l'exploitation un temps de mines et l'essor de fonderies. Après la Seconde Guerre mondiale, le patrimoine d'exception de Blesle (monuments religieux, vestiges du château et habitations médiévales) est mis en valeur et le tourisme redonne son lustre au bourg, qui compte près de 650 habitants.
Membre de la très sélective Association des Plus Beaux Villages de France, Blesle est désormais une étape incontournable lors d'un séjour dans la région.
Le charme et le pittoresque des ruelles médiévales et des habitations à pans de bois, encore nombreuses, qui abritaient jadis artisans ou commerçants, séduit d'entrée le visiteur. Cependant, nombre d'édifices religieux ou civils, pour la plupart restaurés ou dont les vestiges ont été mis en valeur, valent une visite ou une attention particulière.
C'est le cas de l'église abbatiale Saint-Pierre, dont les parties les plus anciennes remontent au XIIe siècle, classée Monument Historique dès 1907. De style roman, elle abrite un trésor : une Vierge du XIIIe siècle. Une restauration intérieure achevée en 2009 a mis au jour des fresques murales d'une grande richesse. Ces décors tranchent avec la sobriété apparente du chœur, des chapelles et du transept. On s'attardera au niveau du chœur des Dames (en référence aux anciennes religieuses) qui abrite le trésor de l'abbaye de jadis, et on admirera le décor sculpté des bas-côtés (collatéraux de la nef). On observera enfin que du clocher de cette église de grande proportion ne subsiste que la base carrée, conséquence de la Révolution… L'édifice est ouvert et se visite tous les jours.
Mais si Blesle possède une église sans clocher, le village compte en revanche un clocher… sans église. En effet, l'église Saint-Martin, édifiée au XIVe siècle, fut vendue et démantelée à la révolution. Seul le clocher a été préservé en 1830, pour compenser la destruction de celui de l'église abbatiale… Plus étonnant encore, dans le village, ont été disséminés des décors sculptés appartenant antérieurement à cet édifice (gargouilles, notamment).
Toujours sur le plan religieux, la chapelle de la Chaigne, à l'écart du bourg, date du XVIIe siècle et a été dotée récemment d'un décor peint. De même, il faut s'attarder dans la campagne autour du bourg au niveau de l'église Saint-Sébastien, sur Bousselargues, protégée au titre des monuments historiques : à l'exception du portail (XVe) et du clocher (XIXe), l'édifice a conservé son aspect originel du XIIe siècle et ses décors peints de style roman, notamment dans "le cul de four" de l'abside.
Sur le plan civil, demeurent des éléments de l'ancienne forteresse des seigneurs "civils" du fief de Blesle, les Mercœur, les abbesses revendiquant également le pouvoir temporel… avant de progressivement y renoncer à compter du XVIe siècle. On citera la tour de guet du Massadou, érigée au XIIe siècle sur un piton rocheux, et surtout le tour dite des Vingt angles, qui faisait face au monastère des religieuses. Elle fut bâtie selon un plan quadrangulaire, avec sur chaque face, deux contreforts soutenant des mâchicoulis. Symbole de la puissance des Mercœur, elle était entourée d'autres éléments fortifiés. L'accès s'effectue à partir du second niveau.
Au cours d'une visite du village, d'autres vestiges du château ancien - certains inscrits à l'Inventaire supplémentaire - jalonnent le circuit, qui comprend également le château des Chavagnac : il fut élevé au début du XVIIIe siècle par le nouveau propriétaire de la seigneurie, passée après les Mercœur en possession de nombreuses familles (les Bourbon-Montpensier, les maisons de Lorraine puis de Vendôme)… De style classique, il se substitua aux logis vétustes de l'édifice médiéval. Il abrite aujourd'hui une maison de retraite.
Des visites guidées du village sont proposées toute l'année et particulièrement en saison. Renseignements au 04 71 74 02 76.
Direction ensuite l'ancien hôpital du XIIe siècle qui accueillait au Moyen Âge malades mais aussi mendiants et pèlerins. Outre des éléments architecturaux d'époque (porte de plein cintre, vestiges de la chapelle Sainte-Catherine), un des bâtiments abrite désormais sur deux étages un étonnant musée de la Coiffe. Issus de collections privées, y sont présentés 700 coiffes d'antan et des chapeaux et costumes traditionnels d'Auvergne. Dans un registre différent, des maquettes figurant le village médiéval sont aussi exposées. Ouvert de mai à septembre. Tarif : 3,50 et 4 euros. Renseignements au 04 71 76 27 08.
Une étape à Blesle est également synonyme de découverte de paysages grandioses typiques de cette partie du Massif central : plateaux basaltiques hérités des éruptions volcaniques, vallées et coteaux. Ils étaient dédiés dans le passé à des types de culture spécifiques (céréales, vignes, vergers). Partant du village pour la plupart, pas moins de 17 itinéraires de randonnée pédestre ou VTT permettent de les parcourir, présentant des degrés de difficulté variés. Certains reprennent en partie les chemins de Saint-Jacques passant par la commune, d'autres suivent le cours de la rivière que bordent des lavoirs. Cartes, topo-guides et informations au 04 71 74 02 76.