- Présentation d'Abondant :
- Abondant est une commune rurale du département de l'Eure-et-Loir, située à 7 km au nord est de Dreux qui est sa sous-préfecture. Administrativement, elle dépend de la région Centre, de l'arrondissement de Dreux et du canton d'Anet. Elle fait partie de l'Agglo du pays de Dreux. Géographiquement, elle appartient au secteur du Thimerais-Drouais.
- A une altitude de 135 mètres, la commune d'Abondant occupe un territoire de transition. Implantée principalement sur le plateau drouais, elle participe également sur sa frange ouest au système paysager dessiné par la vallée de l'Eure. Elle tire son originalité dans les rapports qu'elle entretient avec la forêt de Dreux - aux reins de laquelle ses différents noyaux urbanisés se sont adossés - tout en se positionnant à l'interface du plateau cultivé et de la vallée de l'Eure. L'étymologie même de son nom porte cette notion de limite puisque Abondant signifiait au Moyen Age, la borne, la limite. Sur le plateau cultivé, bois et bosquets ponctuent la plaine, vestiges de l'ancienne étendue forestière dont la forêt de Rambouillet et la forêt de Dreux constituent les deux derniers massifs de cette entité disparue.
- La vallée de la Roussette qui séparait autrefois Abondant de son hameau Brissard, héberge un ruisseau qui se met en charge lors des épisodes pluvieux. A son point de basculement vers la vallée de l'Eure, au bord du plateau, cette petite vallée crée le paysage le plus remarquable de la commune.
- La commune est très étendue : 3 480 hectares (15ème d'Eure-et-Loir en ordre décroissant).
- La présence dominante de la forêt représente 2 169 hectares, soit 63% du territoire. Cette forêt domaniale, entretenue et gérée par l'ONF, toujours chassée à courre, est presque essentiellement constituée de feuillus : charmes, chênes, hêtres, merisiers, cormiers, bouleaux et depuis quelques années, résineux. C'est un haut lieu de la faune et la flore. Il fait bon se promener à toutes les saisons dans ses grandes avenues, ou dans les sentiers pédestres, cyclistes ou équestres, plus sinueux et plus mystérieux. Elle est d'ailleurs traversée par le GR22. En outre, elle abrite des arbres remarquables, un arboretum et quelques vestiges anciens : le château de la Robertière du XIIe siècle, l'élégant pavillon de chasse du XVIIIe siècle, la croix de la Tasse ainsi que les polissoirs datant du néolithique attestant ainsi que la région est habitée depuis plus de 5000 ans. La forêt a été classée en 2004 "forêt de protection de Dreux" par décret national.
- En dehors de la forêt, le reste du territoire communal est partagé entre les zones agricoles et les zones urbanisées. Le bourg et son très proche hameau de Brissard ont vu, dans les dernières années, les deux entités se rapprocher pour ne faire plus qu'une agglomération. Les trois autres plus gros hameaux - les Maisons Motier, les Loges et Chaignes - eux aussi de plus en plus urbanisés constituent une deuxième agglomération s'étalant tel un grand ruban le long de la forêt.
- Abondant et ses hameaux :
- Brissard peut être considéré comme un quartier de la commune puisque les deux agglomérations se touchent, du fait des constructions nouvelles. Le premier nom connu est "boressartus", abréviation de boscus essartus (bois essarté, défriché). En 1301, on trouve le nom de Brissard, fief dépendant de l'Alleu des Ormeaux (osmeaux), rattaché à la paroisse d'Abondant. Les textes anciens rapportent des faits concernant la mairie de Brissard, le notaire établi à Brissard, la grange champarteresse où l'impôt sur les récoltes était prélevé… Un endroit de la plaine, près de Brissard a conservé l'appellation de "porte du fort" ce qui indiquerait qu'à une époque reculée, il y aurait eu un poste avancé du château d'Abondant (château fortifié donc). Le livre terrier de Brissard fait mention également de quatre hameaux que nous ne retrouvons plus maintenant : le moulin à vent, la poterie, la féreterie, les bruières. Brissard était un pays de potiers, de tuiliers, et briquetiers, toutes ces fabrications étant réalisées avec l'argile tirée des environs immédiats. De nos jours, plusieurs noms de rue donnent encore un peu de vie à ce passé.
- Les Maisons Mottier : Pendant plusieurs siècles, depuis les premiers temps de la monarchie, la "manse" formait la principale base de la propriété rurale (habitation, dépendance et terres cultivables) : voici l'étymologie de la première partie du nom. Sa seconde partie est le nom de la famille Mottier, famille très ancienne du village qui l'habita vraisemblablement de 1522 à 1800 environ. L'orthographe se décline en plusieurs variantes.
- Les Loges : Au Moyen Age, on appelait "logia", le logis, la manse seigneuriale autour de laquelle vinrent successivement se grouper les colons. Robert des Loges était seigneur au XIIe siècle. Il donna sa terre aux moines de saint père de Chartres avec la maison qu'il s'était réservée.
- Chaignes : on retrouve le nom de ce hameau sur un bail de 1500 orthographié Chaheignes. Selon certains, le nom primitif de cet ancien fief seigneurial situé près des Loges, indique que c'était le lieu où s'exerçait la justice du seigneur. Pour d'autres, cela viendrait plutôt du chêne qui pouvait s'écrire chaisne, chèsne ou chaine. Entre Chaignes et les Loges, la ferme de la bourgeoiserie a aujourd'hui disparu. Il en est fait état dans un document de 1685 ainsi qu'au recensement de 1856. Elle a donné son nom à la rue unique qui relie les deux hameaux.
- Moulincourt : autrefois "mollaincourt" ou la ferme du moulin. C'est encore aujourd'hui une ferme, mais elle a perdu son moulin. Nous trouvons en 1606, "Jehan Paris, demeurant à Mollaincourt paroisse d'Abondant". Cette ferme a appartenu aux religieux de l'abbaye du Breuil Benoist (commune de Marcilly-sur-Eure), il existe encore à la ferme de Moulincourt les restes de la chapelle desservie autrefois par les moines du Breuil Benoist. Le chemin qui y conduit et une partie de la plaine longeant cette sente portent toujours le nom de "sente aux moines".
- Les Grès : ce petit hameau (deux maisons) situé au nord de celui de Chaignes, doit son nom aux carrières de grès qu'on trouvait et qui ont servi à construire l'église d'Abondant et des maisons. Dès 1600, nous trouvons "Denys Mailliard, demeurant aux Grès, paroisse d'Abondant ». En 1697, la ferme et métairie des grez étaient louées par les commissaires de l'hôtel dieu de Dreux.
- Le Coq Fleuri : petit lotissement récent, le nom provient de chantier probablement appelé ainsi du fait de la mauvaise qualité des sols où la plante poussant le mieux était le coquelicot (coq en langage populaire).
- Fermaincourt : ce nom est donné par la réunion de deux mots latins : Firma (villa changée en forteresse) et curia (métairie). Ce hameau se partage entre trois communes : Chérisy, Montreuil et Abondant. Seules quatre maisons le long du chemin du four sont sur le territoire de la commune. L'une d'entre elles aurait été un relais de chasse de Diane de Poitiers. Le sous-sol est truffé de caves et souterrains taillés dans la craie.
- La Pantoufle : la bordure ouest de la commune est définie par la crête des contreforts de la vallée de l'eure, avec tout de même une partie au bord de rivière sur 400 mètres, au lieu-dit "la pantoufle", dont l'origine du nom correspond à la forme d'une île située à cet endroit. Ce hameau est partagé avec la commune de Montreuil.
- La Saboterie : au XVIe siècle, les textes anciens montrent que plusieurs métiers s'exerçaient là : sabotiers, bûcherons, cendriers…le hameau avait donc plus d'importance que maintenant.
- Le château d'Abondant : ce château d'abondant fut construit au XVIe siècle, le grand escalier en pierre fut posé en 1723 et reçut une superbe rampe en fer forgé, les deux ailes ont été ajoutées vers 1750. Son grand salon du XVIIIe s. composé de boiseries peintes, consoles, sièges, lustre et cheminée, se trouve au musée du Louvre à Paris. Le château et sa grille d'entrée ont été classés au registre du patrimoine national en 1928. Le château fut occupé par la marquise Louise-Elisabeth de Croÿ de Tourzel, gouvernante des enfants royaux sous louis XVI. Mme de Tourzel a accompagné la famille royale dans sa fuite à Varennes, a été emprisonnée à la prison de la tour du temple en 1792, puis dans celle de la force et a échappé de peu à l'échafaud. A la mort de Robespierre, elle reçut l'ordre de se retirer dans sa terre d'Abondant où elle sera encore considérée un peu prisonnière, obligée de se présenter chaque semaine à la municipalité de bû pour que l'on puisse constater qu'elle n'avait pas émigrée. Elle demeura dans son château jusqu'à la restauration partageant tous ses instants entre le culte des augustes victimes dont elle avait été la confidente et les soins de la plus active charité. On peut dire que sa présence continuelle durant toute la terreur a sauvé Abondant du pillage et de la confiscation. Elle a été faite duchesse par louis XVIII. Décédée à l'âge de 82 ans, elle a été inhumée dans l'église d'Abondant. L'allée du château appartenait aux châtelains d'Abondant. Elle fut tracée à l'initiative de Louis François du Bouchet, marquis de Sourches, chevalier de l'ordre du roi, afin de relier Abondant à la route royale de Versailles-Paris (actuelle RN12). Au bout de cette allée du château, existe le "bois du rond". Ce nom de "rond" viendrait de ce que le marquis sortait chaque jour plusieurs de ses chevaux jusqu'à ce bois où il tournait, faisait un grand cercle toujours à la même place ! Ce bois a été acheté par la commune en 1987. A l'opposé et dans l'alignement de l'allée et du château, la route en forêt vers Saint Georges Motel est toujours appelée route du marquis.