Villers-Bretonneux est une commune de la Somme, en région Hauts-de-France, à 20 km à l'est d'Amiens.
Son territoire de 14,5 km² est situé le plateau boisé du Santerre, au carrefour de plusieurs axes de communication.
Déjà occupé sous l'Antiquité par les Romains, le village se développe au début du deuxième millénaire autour d'un château féodal dont le seigneur est vassal de l'abbé de Corbie. Cependant, une charte de franchises est accordée aux habitants qui élisent des échevins au XIIIe siècle.
Détruit durant la guerre de Cent ans, incendié en 1636 par les Espagnols, Villers-Bretonneux se relève et au XVIIIe, de premières unités textiles (travail de la laine) apparaissent. Bien que théâtre d'une bataille en 1870 entre troupes françaises et prussiennes, au XIXe et au début du XXe siècle, la petite ville est toujours réputée pour son industrie (bonneterie, tissage, briqueterie).
Durant la Première guerre, une offensive allemande est stoppée en avril 1918 par des soldats australiens venus renforcer les régiments britanniques, mais la ville est très affectée par les combats. Le sacrifice de l'armée australienne est toujours commémoré de nos jours, la ville de Melbourne ayant financé une partie de la reconstruction du bourg.
En 1940, de nouveaux combats ont lieu sur la commune lors de la bataille d'Amiens (fin mai et début juin).
L'industrie textile n'est plus l'atout économique de la ville qui compte désormais quelque 4500 habitants. En revanche, celle-ci est devenue une place forte du tourisme mémoriel après avoir tant souffert durant les deux conflits du XXe siècle.
Sur le plan du patrimoine, le centre de Villers-Bretonneux a été largement reconstruit entre les deux guerres mondiales. C'est le cas de son hôtel de ville surmonté d'un clocheton érigé à l'emplacement du château féodal détruit à la Révolution puis reconstruit au XIXe par un industriel. L'édifice fut rasé en avril 1918…
À proximité, le parc Vandeville a précisément été aménagé en lieu et place de l'ancien parc du château. Désormais jardin public, comprenant des espaces arborés, une pièce d'eau, on y distingue quelques éléments de décor ayant pu être préservés (colonnade, statues, bas-reliefs…).
Le marché couvert (qui fait également office de salle de spectacle) a lui aussi été reconstruit après la Première guerre : son architecture reflète les techniques d'alors, en forme de grande coque de navire inversée, la structure en béton étant décorée de briques en façade.
Quant à l'église paroissiale dédiée à Saint-Jean-Baptiste, elle fut rebâtie dans le style Art déco en 1929. La façade qui comporte un narthex est surmontée d'un clocher en forme de dôme que prolonge une flèche. À l'intérieur, est conservée une statue de la Vierge à l'enfant en bois du XVIIe siècle, sauvée de l'ancienne église…
Place ensuite aux différents sites relevant du tourisme mémoriel.
Un parcours peut débuter par le musée franco-australien créé en 1975 et abrité dans l'ancienne école Victoria, construite dans les années 1920 grâce à un don des écoliers et habitants de l'état de Victoria en Australie. Sur 400 m² sont présentés des documents et objets témoignant de la Première guerre et en particulier de la bataille d'avril 1918 : uniformes français, anglais et allemands, cartes expliquant l'évolution du Front durant les batailles de la Somme, armes et objets liés à la vie quotidienne des soldats. Le musée comprend en outre une salle de projection et un centre de documentation. Ouvert du lundi au samedi. Fermé durant la première semaine de janvier et la dernière semaine de décembre. Renseignements au 03 22 96 80 79.
Le monument aux morts dédié aux soldats tombés en 1870, dans le cimetière communal, qui jouxte un ossuaire, est orné d'une dédicace : "Aux Français morts pour la patrie dans la journée du 27 novembre 1870".
Pour ce qui est de la Première guerre, dans ce même cimetière, un monument a été érigé. Un second est à voir dans le parc Vandeville, près de la mairie : il est composé d'une stèle en granit et d'une statue représentant une mère éplorée (œuvre du sculpteur Herant-Bender Mariene).
Sur la commune voisine de Fouilloy, à quelques hectomètres seulement du territoire de Villers-Bretonneux, un imposant mémorial australien domine 2 143 stèles funéraires blanches où reposent les soldats tombés en avril 1918. Une pierre imposante avec la mention "Their name liveth for evermore", c'est-à-dire "Leur nom est vivant à jamais", une haute croix blanche, une tour reliée par des murs des pavillons ornés de drapeaux, des escaliers et un pavillon marquant l'entrée du cimetière forment cet ensemble. Au niveau de la tour, un escalier permet d'accéder à une plateforme avec colonnes où une table d'orientation a été aménagée. Elle domine ce que fut cet immense champ de bataille.
Sur Villers-Bretonneux, deux cimetières sont aussi à voir : le Crucifix Corner, route de Démuin, où sont inhumés 803 soldats alliés (britanniques, australiens, canadiens, français, russes) et le cimetière militaire Adélaïde, route d'Amiens.
Dans un tout autre domaine, relevant cette fois du patrimoine industriel, des bâtiments des anciennes unités de l'industrie textile témoignent d'un autre pan de l'histoire locale (Bonneterie Tiberghein Frères, Bonneterie Valton).
Côté sports et loisirs "nature", lors d'une étape dans la commune, une partie de tennis est possible (réserver un court au 06 80 66 96 12), à moins de préférer une randonnée dans la campagne alentour et ses zones boisées (cartes et renseignements au 03 22 96 31 00 ou 03 22 71 22 71).