Vascœuil est une commune du département de l'Eure, en région Normandie, à 23 km à l'est de Rouen.
Limitrophe de la Seine-Maritime au nord et à l'ouest, son territoire de 7,3 km² est traversé par le cours de l'Andelle, affluent de la Seine en rive droite, et par celui du Crevon.
La localité a conservé des paysages éminemment bucoliques : les forêts représentent un peu plus de 50 % de sa superficie, et l'on recense par ailleurs 25 % de prairies et de 20 % de terres agricoles.
Le village est mentionné dès le XIe siècle (construction d'une église) et au XIIe siècle, le premier château féodal (une maison forte) intègre une ligne de sites fortifiés longeant la vallée de l'Andelle et qui dépendent du château de Lyons-la-Forêt (à quelques kilomètres au sud-est).
La seigneurie de Vascœuil qui appartient à la famille du même nom relève un temps de l'abbaye aux Dames de Préaux puis elle passe dans le domaine royal. Au début du XIVe siècle, elle est accordée à Enguerrand de Marigny, chambellan du roi Philippe le Bel.
Remanié, embelli, le château de Vascœuil doté d'un beau parc accueille dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'historien Jules Michelet qui séjourne chez la famille Dumesnil, propriétaire. De nos jours, le domaine est devenu un Centre d'art et d'histoire abritant notamment des sculptures contemporaines dans ses jardins à la française, des expositions et un musée dédié à Michelet.
Le site fait la réputation de la commune qui compte quelque 350 habitants et met en avant également ses paysages préservés.
Parfois dénommé également "château de la Forestière", le château de Vascœuil, à proximité immédiate du petit bourg, au nord, en est donc incontestablement le joyau.
Inscrit à l'Inventaire, un temps siège d'une seigneurie intégrée au domaine royal, il se présente désormais sous la forme d'une maison forte ayant été très embellie au sortir de la guerre de Cent ans (XVe et XVIe siècles). Une tour octogonale du XIIe siècle avec toit conique est accolée au logis sur la façade donnant sur le jardin d'honneur (au sud-est, donc). Le corps central est haut de deux étages et il est encadré par un pavillon plus bas. Les matériaux (comme le grès), les détails et décors architecturaux annonçant la Renaissance (portes en anse de panier, belles cheminées intérieures) confèrent à l'ensemble un cachet indéniable.
Un superbe colombier cylindrique en briques rouges du XVIIe siècle dans la cour d'honneur, qui a conservé sa charpente d'origine ainsi que l'échelle tournante permettant d'accéder aux boulins, ajoute à la noblesse du domaine, qui comprend par ailleurs une ferme.
Les extérieurs, enfin, sont constitués d'un jardin à la française et d'un parc à l'anglaise dessinés en 1774 (avec hêtraie et topiaires) et qui sont clos sur plus de trois hectares.
Pour autant, rachetée et restaurée en 1965, la propriété a encore gagné en prestige depuis 1970, devenant un Centre d'art et d'histoire.
Dans le parc, que traverse l'Andelle, sont exposées en permanence une cinquantaine de sculptures originales signées de grands noms de l'art moderne (Braque, Cocteau, Léger, Folon, Vasarely…) et réalisées en bronze, marbre ou céramique.
Par ailleurs, des expositions temporaires sont accueillies deux fois par an, dédiées à des peintres ou sculpteurs contemporains de renommée mondiale (Dali, Dubuffet...).
Labellisé Maison des Illustres, le château abrite en outre dans une dépendance du XVIIIe siècle un musée consacré à Jules Michelet, l'auteur d'une "Histoire de France" et d'une "Histoire de la révolution" qui font toujours autorité. L'établissement évoque avec moult documents et objets sa vie et son œuvre. L'historien fréquenta assidûment les lieux au XIXe siècle, de 1843 à 1860, invité d'abord de Mme Dumesnil, la propriétaire, dont il était épris, puis de son fils et disciple, Alfred Dumesnil. A été reconstitué de surcroît le cabinet de travail de l'historien au sommet de la tour médiévale.
Ouvert de la mi-avril à la mi-novembre du mercredi au dimanche, ainsi que les jours fériés et tous les jours en juillet et août. Visite des extérieurs : 7,50 et 12 euros. Visite du musée, du château et des jardins : de 12 à 20 euros. Renseignements au 02 35 23 62 35.
A voir ensuite, toujours sur le plan du patrimoine, l'église Saint-Martial. Elevée au XIe siècle, elle n'a conservé d'origine que quelques éléments du chevet. Au XIVe siècle, la chapelle "sud" fut ajoutée, et au XVIIe, c'est l'ensemble de la nef qui a fait l'objet de remaniements. Les baies ont été modifiées au XIXe, et le clocher-porche date du dernier quart du XIXe siècle. A noter que l'église conserve une tombe du XIIe où repose Hugues de Saint-Jovinien, qui fut ermite puis chanoine de Saint-Laurent-en-Lyons.
Côté culture, aménagée dans l'ancienne gare de marchandise, la salle des fêtes Jacques Delaporte accueille spectacles et animations associatives : informations en mairie au 02 35 23 62 37.
Reste à profiter de la campagne bucolique et des paysages bocagers et forestiers qui jalonnent ce secteur vallonné de Normandie entre Seine, Vexin français et littoral. Que l'on suive les vallées ou que l'on arpente les sentiers boisés, pour les marcheurs ou vététistes, nombre d'itinéraires sont disponibles depuis la commune ou la traversant. Cartes et renseignements auprès de l'office de tourisme intercommunal au 02 32 49 31 65.