- Sa situation : Située au centre du grand plateau jurassique qui s'étend entre le Loup et la Siagne, petits fleuves côtiers, à une altitude de 170 à 300 mètres, la commune de Valbonne Sophia Antipolis réunit plusieurs espaces géographiques. Le climat y est méditerranéen, la mer n'étant qu'à 6 km à vol d'oiseau. Cependant, cette influence maritime est atténuée par la forêt. L'endroit est protégé par ses collines des vents froids qui descendent des Alpes. Les précipitations y sont rares, mais violentes et abondantes. Le paysage constitué de collines et de petites vallées supporte une végétation dominée par le pin d'Alep, le chêne vert et le chêne liège, accompagnée d'un sous-bois de plantes ligneuses, côtoyant les plantations d'oliviers et de vignes.
- La Préhistoire et l'Antiquité : Les fouilles effectuées sur les collines entourant Valbonne attestent la très ancienne présence de l'homme sur cette partie de la campagne azuréenne. Les nombreux dépôts de tuiles romaines, les fragments d'amphores et de dolia, énormes jarres servant de réserve d'huile et de grain, témoignent de l'existence d'exploitations agricoles datant des premiers siècles après J.C. Les vestiges, à proximité du site de Sophia Antipolis, de l'un des aqueducs qui alimentaient Antibes (inscrit à l'inventaire des monuments historiques) confirment la présence romaine.
- L'influence monastique et l'abbaye chalaisienne : L'histoire de Valbonne est longtemps restée étroitement liée à celle du monastère. Le nom de Valbonne ("Vallis Bona" - la Bonne Vallée) apparaît pour la première fois au XIIIe siècle avec la fondation d'un monastère sur des terres offertes à l'abbaye de Prads (diocèse de Digne) par Olivier Evêque d'Antibes (Charte du 6 février 1199). De tradition bénédictine pure, les moines appartenaient à l'ordre de Chalais qui compta, à son apogée vers 1200, jusqu'à 13 monastères, dont l'abbaye de Valbonne. Après la chute de l'Ordre chalaisien au XIVe siècle, l'abbaye, après s'être unie au monastère clunisien de St André d'Avignon, fut finalement offerte, par l'évêque de Grasse, à l'abbaye de Lérins qui en prit possession en 1346 et en fit un prieuré. Les ravages des bandes de routiers de Raymond de Turenne, au cours des années 1387-1389 furent accompagnés d'épidémies de peste qui ruinèrent la région et dépeuplèrent de nombreux villages, ainsi que les hameaux éparpillés sur l'ensemble du terroir de l'abbaye.
- Le village :
- En 1519, Augustin de Grimaldi, évêque de Grasse et abbé commendataire de Lérins, prend l'initiative de créer, à côté de l'abbaye, un village construit et habité par une communauté de colons venus des hameaux voisins, ainsi que de villages du Haut-Pays. Ceux-ci devront rendre hommage au seigneur qui exercera la juridiction temporelle, ainsi que l'ensemble des droits seigneuriaux. C'est ce village qui s'est maintenu pratiquement tel quel jusqu'à nos jours.
- Contrairement à la plupart des villages provençaux, Valbonne a été construit selon un plan en damier, dit orthogonal, établi par les moines de Lérins. Sa forme rectangulaire est nettement inspirée par le plan des camps romains ; le village est limité par des "maisons remparts" et comprend une porte d'entrée sur chacun de ses quatre côtés. On peut notamment y remarquer : la place des Arcades (XVIIe siècle) au coeur du village ; l'ancien Hôtel de Ville, avec son beffroi du XIXe siècle, sa fontaine et sa belle vasque où s'abreuvaient chevaux et mulets jusqu'en 1950 ; l'abbaye chalaisienne en cours de réhabilitation (classée monument historique) qui abrite le musée du Patrimoine “Le Vieux Valbonne” ; l'église (début XIIIe siècle), magnifique exemple d'architecture romane ; les chapelles Saint Bernardin et Saint Esprit ; les portes aux linteaux ornés notamment d'emblèmes de Pénitents.
- L'évolution de Valbonne du XVIe au XXe siècle :
- Une économie traditionnelle : Jusqu'au milieu du XXe siècle, Valbonne est resté un village principalement agricole, l'olivier et la vigne constituant l'essentiel des cultures, avec la rose et le jasmin destinés à la parfumerie. La vie y est rude, les habitants connus comme "gens de labeur et de travail". Au début du XXe siècle se développe la culture du Servan, raisin tardif qui présente la particularité de se conserver à l'état frais, les grappes étant plongées dans des bocaux remplis d'eau. Cette production est aujourd'hui très réduite, mais la tradition se perpétue chaque année lors de la fête de la Saint Blaise le dernier week-end de janvier.
- Un tournant intervient avec la Deuxième Guerre mondiale et l'arrivée de réfugiés venant de la zone occupée. La paix revenue, le mouvement s'amplifie au cours des années 50. En réaction à la surpopulation et l'agitation croissante du littoral, le Moyen-Pays se densifie avec la construction de nombreuses villas sur les parcelles agricoles ou forestières laissées libres par le déclin de l'agriculture. Cette évolution sera facilitée par l'amélioration des voies de communication et la construction de quelques équipements collectifs. Parallèlement vont se développer commerce et artisanat, ainsi que des établissements liés au tourisme et aux loisirs.
- Sophia Antipolis : un projet novateur, aujourd'hui première technopole européenne. Avec la création de Sophia Antipolis, la commune va connaître sa mutation la plus profonde.
- 1969 : décision de création par des scientifiques et des personnalités élus d'une Cité de la Sagesse, des Sciences et des Techniques sur la commune de Valbonne Sophia Antipolis.
- 1972 : Création d'un Syndicat Mixte pour l'aménagement et l'équipement du plateau de Valbonne Sophia Antipolis, devenu aujourd'hui le SYMISA.
- 1988 : pour mieux s'adapter à la croissance du Parc, la maîtrise d'ouvrage opérationnelle est déléguée à une Société Anonyme d'Économie Mixte.
- 1er janvier 2002 : la Communauté d'Agglomération Sophia Antipolis (CASA) est partie prenante de la politique générale de développement du Parc, de son administration et de la gestion financière de l'opération.
- De 1 600 habitants en 1970, à plus de 12 000 habitants à ce jour, Valbonne Sophia Antipolis se voit confrontée à de nouveaux défis.
- En toutes saisons, le visiteur peut profiter d'un environnement exceptionnel, flâner dans les rues et les environs du village ; il trouvera de nombreux commerces, une hôtellerie de qualité, et aura notamment maintes occasions d'apprécier une cuisine variée dans des restaurants de bonne réputation.
- Produits du terroir :
- Soucieuse d'aider à la préservation du patrimoine rural et culturel, la Municipalité a créé en 1995 une vigne communale. 300 pieds de vigne ont ainsi été plantés sur un emplacement adapté. La vigne donne à présent plusieurs centaines de kilos de raisins. Celui-ci sert principalement à maintenir la tradition du Servan. Ce raisin de table tardif est conservé en plongeant le pédoncule de la grappe dans des bocaux remplis d'eau avec un morceau de charbon pour éviter la pourriture, à l'intérieur de pièces de maisons du village restant à basse température grâce à leur exposition au Nord. Il permettait aux particuliers comme aux hôtes hivernaux de la Côte d'Azur de déguster du raisin jusqu'à Pâques. A présent, il fait essentiellement le plaisir des gourmets à l'occasion de la St Blaise, la grande fête des produits du terroir qui se déroule fin janvier au village.
- Depuis 1998, l'oliveraie communale est située au coeur même de la technopole. Elle s'inscrit dans la même démarche de perpétuation d'une tradition ancestrale. Les arbres ont entre 150 et 200 ans. La première cueillette, en décembre 2000, a permis de préparer 60 litres d'olives salées aromatisées à l'ail et aux herbes de Provence. Elles sont proposées aux apéritifs d'honneur offerts par la Mairie et aux fêtes patronales. L'huile produite par le reste des olives est servie notamment au restaurant du troisième Age.