Implantée dans la plaine alluviale de la Garonne à 46 m d'altitude, aujourd'hui entre le canal de Garonne et l'autoroute des Deux Mers, Sérignac est une commune comptant près de 1200 habitants. Sa halte nautique et sa proximité avec la voie verte ainsi que son accueil pour les cyclocampeurs en font un endroit très prisé des vacanciers. Sérignac a inévitablement le charme des villages ruraux qui ont su conserver leur âme.
Sérignac est l'unique village du Lot-et-Garonne à posséder un clocher tors. Une originalité de plus pour cette petite bourgade gasconne à ne rater sous aucun prétexte !
Érigé en bastide par une charte de paréage de 1273, par Gaston VII, vicomte de Béarn et seigneur du Bruilhois, et l'abbé Gaillard de Figeac, administrateur du prieuré clunisien de Layrac qui avait reçu en donation l'église de Sérignac en 1062, le village s'organise autour de l'église selon le principe de l'enveloppement. Cette église en partie romane du XIe siècle prouve par sa présence au coeur de la bastide un peuplement plus ancien. Elle fut installée à l'emplacement d'un ancien camp retranché romain appelé Seraniacum et qui aurait donné son nom au village. Sa rue principale est bordée de couverts datant de la création de la bastide et ses maisons à colombages en partie rénovées donnent au village un cachet particulier.
Autrefois appelée "Sérignac d'Agenais", la commune a un passé historique prestigieux. Cette terre, souvent baignée par la Garonne, est très riche et fort convoitée. Elle a en effet été dans un premier temps, le fief de la maison d'Armagnac puis du Béarn et enfin du Bruilhois avant d'être rattachée à la couronne de France par Henri IV. Même si à l'époque de la création de la bastide, la région bénéficie d'une paix relative, elle est néanmoins composée d'une multitude de petites unités politiques, jalouses de leurs prérogatives, à côté desquelles quelques grandes puissances essayent d'imposer leurs rois. Les zones d'influence des royaumes d'Espagne, d'Angleterre et de France se croisent ainsi au voisinage de la Garonne. Le territoire est alors partagé entre deux autorités majeures : le Duché d'Aquitaine sous domination anglaise depuis 1154 et le Comté de Toulouse, représentant du pouvoir capétien.
De plus, Sérignac se situe au centre de l'immense forêt du Bruilhois qui d'ailleurs signifie "bois", "bord de rivière boisé" où des bandes de pillards ont élu domicile, n'hésitant pas à rançonner ceux qui osent s'y aventurer.
C'est donc dans ce contexte de rivalités que Sérignac reçut sa charte des coutumes, écrite en langue gasconne.
Aujourd'hui deux restaurants, l'Escale et le Prince Noir, vous proposent des repas raffinés et du terroir. De tout temps, Succès et flan grillé ont fait la renommée de la pâtisserie de Sérignac. N'hésitez donc pas à lui rendre visite et à vous perdre dans le dédale des petites ruelles, quelques habitants se feront un plaisir de vous parler de leur village et de ses divers attraits.