- Le Pays de Saint-Agrève est situé entre la haute vallée du Doux, la vallée de l'Eyrieux et le plateau du Haut-Lignon. Entre 500 et 1000 mètres d'altitude. Sept communes vous accueillent de vallées en plateau et vous offrent une diversité de paysages sur une terre authentique. Imprégnez-vous de son histoire, de son patrimoine, de ses saveurs du terroir... divertissez-vous au gré des festivités.
- Histoire :
- L'Antiquité : Saint-Agrève est née sur le mont Chiniac. Au seuil de l'histoire, ce n'est encore qu'un pauvre village, à peine quelques masures accrochées au flanc de la colline. On raconte qu'à cette époque, le pays était peuplé et exploité par les Ségovellaunes, une tribu de Gaulois apparentés au peuple helvien et qu'une immense forêt recouvrait le plateau. La colline, elle même, se serait appelée le mont Ursin, la montagne aux ours.
- Le Chiniac : Puis, c'est l'emprise du pays par les Romains. Séduits par la forte position stratégique du mont Chiniac, ils y bâtissent un fort. Le mont Ursin devient alors Cinnacum, la ville de Cinna. Ce nom, par corruption, serait devenu Chinacum. Ainsi protégée, la cité se développe et voit le plateau se garnir de petites exploitations agricoles. Des grands ports de la vallée du Rhône, plusieurs routes convergent vers Saint Agrève pour se diriger ensuite sur le Puy et le pays vellave. Ce premier réseau routier orientera, pendant des siècles, la vie militaire et économique du village.
- Au cours du IIe siècle, la religion chrétienne se répand peu à peu en Ardèche. Les campagnes restent longtemps rebelles à la foi nouvelle et ce n'est qu'au début du VIIe siècle qu'un évêque du Puy, nommé Agrève, évangélise le plateau de Saint-Agrève où il meurt le 1er février de l'an 602. En souvenir de lui, les habitants débaptisèrent Chinacum pour en faire Sanctus Agrippa, Saint Agrève.
- Le Moyen Age : Dès le XIIIe siècle, plusieurs villes du Vivarais négocient, souvent à l'amiable, avec le seigneur local ruiné par les guerres, le rachat de leurs libertés. En 1289, le vicomte de Polignac accorde aux habitants de Saint-Agrève leurs premières libertés et franchises. C'est l'origine de la communauté libre de Saint-Agrève.
- En 1446, Saint-Agrève connaît un regain d'activité. A la limite du plateau, cette bourgade commerçante est avant tout une ville de foires, un important marché où se rencontrent deux mondes bien différents (le plateau et le pays de pentes) aux ressources complémentaires. Les unes arrivent du midi, chargées de sel, de vin. Les autres, venant du Velay ou du Forez, portent les produits de la montagne : planches, grains, fromages. Cet accroissement de l'activité va de pair avec une augmentation de la population, et en 1464, lors de la rédaction des "Estimes du Vivarais", le bourg compte cent deux feux, ce qui fait une des plus importantes agglomérations du Vivarais.
- Les Guerres Religieuses : L'événement marquant de ce XVIe siècle est le développement des guerres religieuses. Introduite en 1538, le "religion prétendue réformée" comme disent les catholiques de l'époque, se répand rapidement à travers l'Ardèche. En 1562, la Réforme gagne Saint-Agrève. La ville devient le théâtre de sièges successifs où tour à tour, catholiques et protestants se disputent la place. Ainsi, le mois de mars 1563 voit la prise de Saint Agrève par le comte de Tournon auquel le succès coûta la vie. Quelques années plus tard, son fils Just et Saint Vidal, gouverneur du Velay, marchent sur Saint-Agrève à la tête de six cents chevaux, cinquante à soixante enseignes de gens de pied et douze canons. Le siège débute le 15 septembre 1580. Le 25, la ville est prise et rasée. En 1585, l'édit de Nemours interdit le culte réformé et rallume les guerres civiles. Jacques de Chambaud, chef des protestants, prévoyant une attaque, fortifie la ville et la déclare imprenable. Le comte Tournon, sénéchal du Puy, et Saint Vidal assiègent Saint-Agrève avec une armée d'environ douze mille hommes et quatre canons. Le 8 octobre 1588, après une résistance de huit semaines, Chambaud capitule. Saint-Agrève est rasée pour la seconde fois.
- L'Epoque Contemporaine : A partir du XVIIe siècle, Saint Agrève descend de sa colline. Le long d'une rue animée, entre deux places où murmure l'eau des fontaines, le bourg concentre l'essentiel de son activité commerciale. L'amélioration du réseau routier stimule le trafic. Avec ses nombreuses auberges aux vastes remises, Saint-Agrève, ville de foire, est un relais et un entrepôt connu des muletiers et des charretiers dont les convois de lourdes voitures portent le sel, les vins, les huiles... En 1903, le train fait son apparition. L'arrivée du C.F.D. (chemin de fer départemental) aura pour principale conséquence le développement touristique de la ville. Aujourd'hui il s'agit d'un petit train touristique (de Dunières à Saint-Agrève, dit "la galoche"), remis en service l'été 2002. Il évoque les déplacements des habitants des plateaux vers la ville, induits par la révolution industrielle. Inversement le développement touristique se trouve lié aux besoins des citadins de venir respirer l'air des campagnes. Pendant la dernière guerre, Saint-Agrève est, à l'égal des autres communes du plateau, un lieu de repli et d'accueil pour la communauté juive.
Texte tiré du livre "Saint Agrève, chemins de nature, chemins de mémoire" d'Henri Bariol.