Noisy-le-Grand est une ville moderne qui a su conserver ses racines, ses traditions et son esprit de village.
Noisy-le-Grand figurait déjà au Ve siècle parmi les résidences des rois mérovingiens. Elle passera au Xe siècle sous la domination des moines qui perdurera jusqu'à la Révolution de 1789. Du domaine royal, Noisy-le-Grand passe en 1060 aux mains des moines de Saint-Martin-des-Champs, (Abbaye de Saint-Martin–des-Champs à Paris) par une donation du roi Henri Ier. Les moines de Saint-Martin dominent donc Noisy-le-Grand jusqu'en 1789. Ils y exerceront des droits de haute et basse justice jusqu'à la Révolution. Cette domination s'exerce sur les terres, forêts, prés, vignes, droits de pêche, etc, et se traduit également par un droit de justice sur les habitants. Lorsque la Révolution éclate, il ne reste que 19 religieux à Noisy-le-Grand. Leurs terres, ainsi que celles des grandes propriétés qui ont perduré jusqu'alors, sont mises en vente. Devenu un paisible village rural, Noisy connaîtra une nouvelle croissance avec la construction du tramway, au début du XXe siècle, qui a favorisé l'installation des guinguettes le long de la Marne ainsi que celle d'artistes de renom comme le compositeur Claude Terrasse, le peintre Pierre Bonnard ou le comédien Michel Simon. Les premiers lotissements, datent des années 1930, et vont conforter Noisy-le-Grand dans son statut de ville de banlieue. Il se renforcera, avec l'essor démographique de la région parisienne, et l'inscription de Noisy dans le périmètre de la ville nouvelle de Marne la Vallée.
Jusqu'au début du XXe siècle, Noisy-le-Grand est un paisible village rural dont l'activité principale est l'agriculture. Fermiers et cultivateurs fournissent la plus grande partie du ravitaillement (lait, beurre, oeufs, volailles…). Le tramway de la "Compagnie de Chemins de Fer Nogentais" arrive au coeur du village en 1901. Le tramway facilite le transport des ouvriers et des employés travaillant à Paris ou aux environs. Il est déjà le signe de l'évolution de Noisy, du village de campagne à la banlieue. Les parisiens profitent de ce progrès pour venir prendre un bol d'air à Noisy le dimanche… Les bords de Marne voient affluer les pêcheurs du dimanche et les parisiens en promenade. Le caractère rural de Noisy en font un site propice à la détente et à la baignade. Noisy est réputé pour sa qualité de l'air (due à l'altitude par rapport à la Marne) et le calme de ses bords de Marne. Les guinguettes s'émancipent dans les années 1920 et gravitent autour des quartiers des Grammonts et de la Rive charmante. Cet engouement coïncide avec la floraison des lotissements sur Noisy-Le-Grand dans les années 20-30. Les plus connus sont la Pergola, le chat Pêcheur, le Tourbillon…
Les artistes s'installent : ils viennent y chercher l'inspiration. Claude Terrasse (1867-1923), compositeur de musique lyrique a habité Noisy-le-grand de 1897 à 1899. Son épouse n'était autre que la soeur de Pierre Bonnard (1864-1947), peintre néo-impressioniste. Ce dernier, a pris de nombreux clichés de ses neveux et nièces lors de ses visites à la maison de Noisy-le-Grand. Un tableau intitulé "Cour de ferme" (1898) est le résultat d'un cliché pris à Noisy-le-Grand. Le troisième compère était l'écrivain Alfred Jarry (1873-1907), père d'Ubu Roi. Il venait en vélo à Noisy-le-Grand pour rendre visite à Terrasse et à Bonnard.
Théophile Poilpot (1848-1915), Maire de Noisy-Le-Grand de 1887 à 1892, un peintre reconnu à l'époque, a réalisé de grands tableaux de batailles à travers le monde. Ses toiles ornent les murs de la Sorbonne et… de l'Hôtel de Ville de Neuilly-sur-Seine.
Joseph Chéret (1838-1894), statuaire-ornemantiste a fait construire sa demeure dans le village. Cet artiste noiséen n'est autre que le frère du peintre-affichiste, Jules Chéret, concepteur de la première affiche du Moulin Rouge.
Michel Simon a habité Noisy-le-Grand dès 1934, route de Malnoue dans une grande propriété, celle du peintre Théophile Poilpot. C'est l'un des comédiens les plus apprécié du théâtre de boulevard (50 pièces) : "Le bonheur" de Bernstein, "Jean de la lune" d'Achard et aussi du cinéma avec plus d'une centaine de films à son palmarès parmi lesquels "Boudu sauvé des eaux", "La chienne" de Jean Renoir, "Drôle de drame" de Marcel Carné. Il donne son nom à l'Espace culturel de la ville.
La multiplication des lotissements dans les années 1930 transforme progressivement Noisy en ville de banlieue. De 1921 à 1954, la population passe de 2200 à plus de 10 000 habitants. En 1965, le Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme de la Région Parisienne, prévoit la création de "villes nouvelles" autour de Paris, afin de maîtriser la croissance urbaine de la banlieue. Noisy-le-Grand fait partie du périmètre futur de Marne-la-Vallée. Ce bouleversement entraîne la disparition des dernières zones agricoles ainsi que l'expropriation de nombreuses propriétés, pour faire place à de nouveaux quartiers et permettre à l'autoroute A4 de s'éloigner de Paris.
Noisy-le-Grand est aujourd'hui une ville de 62 000 habitants, où les quartiers neufs, voire futuristes, côtoient des zones pavillonnaires classiques.
Noisy-le-Grand propose un riche environnement culturel, sportif et associatif. Des festivités sont organisées comme le Marché de Noël ou encore le Carnaval. Des spectacles reconnus sont à voir à l'Espace Michel Simon ; le Conservatoire municipal, dédié à Maurice Baquet, artiste ayant vécu à Noisy depuis plus de 30 ans, accueille toujours plus de musiciens.