Maincy est une commune du département de Seine-et-Marne, en région Île-de-France, à l'est de Melun dont elle est limitrophe.
Son territoire de 10 km² que traversent deux petits cours d'eau, l'Almont, affluent de la Seine, et le Bobée, présente un caractère majoritairement rural et verdoyant : les cultures constituent 40 % de sa superficie et les forêts 37 %.
Pourtant, la spécificité de la localité est qu'un peu plus d'un tiers de ses terres, au nord-est, sont occupées par le château de Vaux-le-Vicomte et son vaste parc.
Construit autour de 1660 pour Nicolas Fouquet, surintendant des Finances de Louis XIV qui tombera ensuite en disgrâce, ce château considéré comme exemplaire de l'architecture classique du Grand siècle est toujours aujourd'hui un pôle touristique majeur.
Au nord-est du bourg historique de Maincy, il a marqué profondément l'histoire de la commune dont il demeure le joyau. C'est évidemment pour découvrir le château de Vaux-le-Vicomte, ses magnifiques intérieurs et ses jardins que 300 000 visiteurs sont recensés chaque année à Maincy (1800 habitants). On n'oubliera pas cependant de faire halte dans le village lui-même et de découvrir la campagne alentour.
C'est en 1641 que Nicolas Fouquet, via la fortune de son épouse, acquiert les terres de la seigneurie de Vaux en raison de leur situation stratégique, à mi-chemin entre les châteaux royaux de Vincennes et de Fontainebleau. Ambitieux, il apprécie aussi du même coup de devenir "vicomte".
À la place d'un modeste châtelet et d'une ferme, il décide de faire élever un château en faisant appel aux plus grands artistes du temps : l'architecte Louis Le Vau, le paysagiste André Le Nôtre, le peintre et décorateur Charles Le Brun et le maître-maçon Michel Villedo. Louis XIV leur avait déjà confié la réalisation de deux nouvelles ailes à Vincennes et par la suite, c'est à eux qu'il demandera de bâtir Versailles en s'inspirant du chef-d'œuvre de Vaux-le-Vicomte. Le parc et les jardins à la française (avec leur système de canalisation) sont achevés en 1655. Un an plus tard, les fondations du château lui-même sont terminées et les travaux de construction ne tardent pas : la maçonnerie (avec des pierres blanches de Creil en façade et des briques pour les communs) et la charpente sont réalisées en 1657, et la couverture est posée en 1658. Débute dès lors le travail de décoration intérieure. Celui-ci est globalement fini en 1660 quand Louis XIV visite les lieux où réside Fouquet et que fréquentent déjà des artistes et écrivains comme La Fontaine.
Tour bascule en août 1661 après que le surintendant eut donné une grande fête en l'honneur du roi, qui est restée dans les annales par son faste (Vatel a préparé le repas, des pièces de Molière ont été jouées et des feux d'artifice furent tirés).
Dès septembre, Louis XIV fait arrêter Fouquet. Officiellement, il est accusé de malversations et crime de lèse-majesté (il aurait fomenté un plan de rébellion contre le roi), mais officieusement, le souverain n'a pas admis qu'un de ses ministres ait fait étalage de tant de réussite dans un cadre, le château, aussi majestueux. Condamné à la détention perpétuelle, Fouquet sera détenu à la prison de Pignerol (près de Turin) où il mourra en 1680.
Entre-temps, le château a été saisi. Le mobilier, les œuvres d'art et la vaisselle seront bientôt vendues aux enchères et le château échoit finalement au fils… de Fouquet lui-même.
Certaines parties du château cependant (éléments de décors) ont été remontées à Versailles dont l'architecture s'inspire largement mais dans des proportions plus grandes de Vaux-le-Vicomte. Et pour cause, puisque l'architecte, le paysagiste, le décorateur sont les mêmes…
De nos jours, sauvé au XIXe siècle par la famille de Sommier, le domaine a retrouvé tout son lustre d'origine. Propriété privée, il est au centre d'une véritable entreprise qui entretient le site et organise tout au long de l'année visites et animations.
Outre le château et ses intérieurs aux décors et mobilier d'exception (une centaine de pièces couvrant 2500 m² sur trois étages) ainsi que le parc, un musée des équipages (voitures à cheval anciennes) est implanté. Le dernier dimanche de juin, une journée Grand Siècle en costumes d'époque est programmée. En été, des visites aux chandelles sont également proposées. Des animations spéciales pour le jeune public et des visites avec vidéo-guide interactif sont possibles.
Ouvert tous les jours d'avril à novembre. Réservation obligatoire. Tarif (château + parc) : à partir de 11 et 16,90 euros selon l'âge. Renseignements au 01 64 14 41 90.
Avant ou après le château, un passage par le bourg permet de d'apprécier d'autres sites d'intérêt. Citons l'église Saint-Etienne dont les bases remontent au XIIe siècle. Quand il s'installa à Vaux, Fouquet demanda à l'architecte Le Vau de remanier l'édifice. Seules quelques gargouilles ont été préservées, datant du XIIIe. La façade a en revanche été rebâtie dans un style Louis XIII et sur le côté gauche de la nef, un porche ouvert sur un perron confère son originalité à l'église.
À voir ensuite, la Maison des Carmes qui abrita quelques années (avant la disgrâce de Fouquet) une manufacture royale de tapisseries la plupart destinées au château de Vaux. De charmantes ruelles, d'anciens moulins, un lavoir et des ponts pittoresques jalonnent encore un parcours dans le village qui s'est développé sur un coteau.
On observera au passage, justement, le pont sur l'Almont au lieu-dit des Trois Moulins que le peinte Paul Cézanne immortalisa dans un tableau titré "Pont de Maincy".
Pour les amateurs de randonnées, à noter qu'en dehors du parc du château, la campagne et les paysages bucoliques de la commune peuvent être parcourus via des sentiers accessibles pour certains aux VTT. Des boucles permettent aussi de rejoindre Melun et les bords de la Seine. Cartes et renseignements au 01 64 52 64 52.