Petite par sa superficie, la commune de Forcé a pourtant connu une histoire assez longue et variée. Sans doute remonte-t-elle à l'époque gallo-romaine, mais aucun document ne l'atteste avec évidence.
Le village semble avoir été construit autour de l'église au XIVe siècle.
Au XVIe siècle, quelques habitants avaient adhéré au protestantisme, comme en témoigne un ''Huguenotier'' mentionné dans les archives et qui était un lieu de sépulture pour les Huguenots.
Sous la Révolution, une bataille se déroula près du pont sur la Jouanne, entre les Chouans et les Bleus et, au cours de ce combat, s'illustra un Chouan surnommé "Tranchemontagne".
C'est à la même époque qu'une célèbre blanchisserie, installée à la Mazure, entre Forcé et Entrammes, connût son heure de gloire puisque les toiles blanches à Forcé se vendaient dans toute l'Europe et même en Amérique. A cette époque, la localité comptait, plus de 800 âmes. La blanchisserie ferma au XIXe siècle et son directeur, Monsieur le Clerc de la Jubertière, devint le premier Maire de Forcé.
Des fours à chaux installés par un certain Monsieur Ricosset connurent une grande activité à la fin du XIXe siècle. Ils sont fermés maintenant et la commune continue à vivre dans l'orbite de Laval, puisque la plupart des habitants d'aujourd'hui travaillent au chef-lieu et reviennent, chaque soir, habiter les nouveaux lotissements dont l'élégance et le confort sont appréciés de tous les utilisateurs. Il fait bon vivre à Forcé !
L'actuelle mairie : Ancien presbytère, le bâtiment a été reconstruit en 1861 sur les plans de l'architecte lavallois G. Pont et est aujourd'hui la mairie de la commune. Un agréable petit jardin se situe à l'arrière de celle-ci. On peut y admirer la statue "jeunesse" d'Yvonne Serruys. L'artiste est née à Menin en Belgique en 1873. Après avoir reçu une formation dans l'atelier d'Egide Rombaux à Bruxelles, elle s'installe à Paris où elle épouse le romancier français Pierre Mille. Elle s'illustre dans les salons avec ses statues romantiques et sculpte des centaines de statues dont beaucoup de bustes pour des hommes illustres du monde culturel et des affaires. Installée à Paris, elle y décède en 1953.
L'ancienne mairie : Ancien manoir datant du XVe-XVIe siècle, composé alors d'un corps de logis dont les étages sont desservis par une tourelle d' escalier hors oeuvre, de communs et peut-être d'un pigeonnier, le tout fermé par un mur de clôture. Les baies du logis et des communs sont vraisemblablement remaniées au XVIIIe siècle. Ce bâtiment fut un temps le siège d'une gendarmerie. En 1877, le manoir est transformé en mairie-école sur les plans de l'architecte Louis Garnier. A proximité se trouve un ancien lavoir. Alimenté par la Jouanne, ce lavoir découvert est entouré d'un mur de pierres. A l'une de ses extrémités se trouve une tour de pierres et de briques, surmontée d'un toit en ardoise.
Le pont "Vallais" : Le pont de Forcé sur la Jouanne est un très ancien passage sur la route Sablé-Laval-Tours, nommée "chemin Vallais". D'après l'abbé Angot, en 1646, on fit à l'entrée du bourg, sur le chemin de Tours à Laval, un escarpement de 150 toises de longueur, de 6 pieds de hauteur et de 15 pieds de largeur. Cette même partie, sujette aux inondations fut remblayée en 1752 sur 50 toises de long. La réfection complète de la route dite "grand chemin royal", était achevée en 1770 et un pont de 36 pieds d'ouverture était construit. Aujourd'hui, le pont a été restauré et a retrouvé tout son charme
L'ancienne prospérité de Forcé (d'après l'abbé Angot) : M. Duchemin de la Barberie établit en 1767 à la Mazure, entre Forcé et Entrammes, une blanchisserie très importante. Elle permit à la fabrique de Laval de lutter avantageusement avec Lyon et Troyes pour la perfection ou blanchissement des tissus. On attribue cet avantage, écrit Le Paige, "à la qualité des eaux de la Jouanne, qui sont douces et savonneuses". René Dessallez est commis en 1768 "à la conduite des travaux de la nouvelle manufacture du blanc des toiles". L'entreprise est ensuite cédée à la famille Leclerc de la Jubertière, puis aux Lemonnier de Lorière, aux Sourdille de la Valette (1852) enfin aux Tribert. Les toiles blanches de Forcé se vendent dans toute l'Europe et même en Amérique. La blanchisserie ferme au XIXe siècle. Le bâtiment est aujourd'hui un gîte sur les bords de la Jouanne.
Le château de l'Orbière : Ce château, construit entre 1901 et 1903 par l'architecte Léopold Ridel, est inspiré de l'architecture normande en vogue à l'époque. C'est la seule construction de ce genre en Mayenne. Ce château a été commandé par Adolphe Masseron, industriel lavallois du textile, fondateur de l'aérodrome de Beausoleil et président de la chambre de commerce et d'industrie de Mayenne dans les années 1900. En juin 1940, le château est réquisitionné par les Allemands qui peuvent ainsi utiliser l'aérodrome voisin. Le 17 mars 1952, le général de Gaulle et sa femme séjournent à L'Orbière.
L'église Saint-Barthélemy, plus connue sous le nom de l'église de la Cassine : L'église Saint-Barthélemy est située à quelques kilomètres au sud de Bonchamp-lès-Laval, elle daterait probablement de la seconde moitié du XIe siècle. D'après l'Abbé Angot, cette église, connue à l'origine sous le vocable du Saint-Sépulcre, dépendante de l'abbaye du Ronceray en Anjou, n'aurait jamais été achevée. En 1422, Jeanne Ouvrouin, dame de Poligné, donne 20 livres tournois pour aider à la reconstruction de "la chapelle du sépulcre", aucun travaux ne semblent pourtant avoir été réalisés à cette époque. L'église Saint-Barthélemy présente un plan en croix latine. Les parements sont constitués de moellons en grès roussard. En revanche, les baies, les colonnes et les chaînes d'angle sont constitués de pierre de taille calcaire. De nombreux trous de boulins, espacés de façon relativement régulière, permettent d'avoir une bonne idée de la disposition des échafaudages. L'accès à l'église se faisait à l'ouest et il existait une seconde porte au nord.