- Situation :
- Station estivale, station classée de sports d'hiver et d'alpinisme par Décret de 1969, située au centre des Alpes de Savoie, Flumet occupe le coeur de cette haute vallée de la région du Mont-Blanc.
- Là s'écoule paisiblement l'Arly, depuis sa source au-dessus de Megève jusqu'à Flumet, l'ancienne cité fortifiée qui, bâtie avec son château sur un éperon rocheux au confluent de l'Arly et de l'Arrondine, marquait l'extrémité méridionale du Faucigny.
- Entre Megève et Flumet, on apprécie les délicieux attardements qu'offre la route "dans le monde le plus coquet et le plus fleuri qu'y soit" selon Jacques Lovie, Président de la Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie. La chaîne du Mont-Blanc se développe merveilleusement avec toutes ses aiguilles à l'Est ; au Nord, la chaîne des Aravis dresse ses rocs jusqu'à près de 3000 mètres avec son célèbre col ouvrant la voie vers Thônes, Annecy et le Genevois. Au Sud, forêt, alpages et plateaux débouchent sur le col des Saisies et le massif du Beaufortain. A l'Ouest, une rupture profonde est marquée par les gorges de l'Arly. Cette situation centrale au coeur des Alpes, privilégiée par son environnement et son altitude moyenne, a valu à Flumet et au Val d'Arly Mont-Blanc d'être un centre d'excursions et de randonnées recherché en été.
- Histoire :
- C'est entre 1150 et 1200 que s'édifie la cité de Flumet, blottie autour de son château fort. Un mur d'enceinte flanqué de 4 tours la protégeait ; Flumet protégeait ainsi les accès Sud du Faucigny. Aimont II, Sire de Faucigny, résidait dans le château fort de Flumet une partie de l'année : des causes politiques, stratégiques et économiques l'amenèrent à favoriser à partir de 1202 le développement d'une petite ville à laquelle il accordait ses franchises municipales dès 1228. Flumet est la première commune de Savoie à avoir obtenu de telles franchises qui correspondaient à une réelle autonomie pour l'époque : droit de propriété, droit de succession pour les bourgeois de Flumet, usage des pâturages, des fleuves, des bois et des forêts, exemption du péage et de la taille, droit de construire des fours et des moulins. Paix et sécurité étaient garanties à tous les marchands se rendant à Flumet, droit d'avoir un tribunal composé de 12 membres choisis parmi les bourgeois et celui de ne jamais avoir un juge, un curé, un percepteur et un héraut qui n'aient été élus par eux dans l'assemblée de toute la Commune... Cette charte de fondation de Flumet en 1228 constituait aussi un véritable petit code pénal : elle est considérée comme la source du droit de Fribourg (Suisse). La charte de Flumet et ses franchises furent maintes fois confirmées, améliorées, développées jusqu'au XVe siècle. Cependant, dès 1202, la ville dispose d'un marché puis d'une halle. Flumet devient et demeurera un centre de commerce et d'échanges vivant, propice aux marchands avec des activités typiques telles l'industrie des peaux et étoffes pour laquelle étaient louées des perches aux "pellissiers". Pendant des siècles les relations commerciales s'effectueront en majorité avec Megève, Sallanches, la vallée de l'Arve et Thônes. Flumet prospérera ainsi jusqu'au XVe siècle.
- En 1421 les réparations exigées par le château allaient accroître les oppositions entre la ville et le mandement dont les habitants reprochaient aux bourgeois de la cité leurs privilèges. Des familles nobles ont marqué l'histoire de Flumet : notons en particulier les Comtes de Bieux (ou Comtes de Flumet) dont on retrouve les rôles et les titres depuis le chevalier Pierre 1er de Bieux en 1205 jusqu'à la mort de Noble Jean de Bieux en 1822... Soit plus de 600 ans de partage de la vie des habitants de Flumet. Les Nobles et Châtelains de Riddes, à partir du XIVe siècle jouèrent aussi un rôle important à Flumet : une grande partie les représente dans l'église qu'ils avaient dotée d'une plébainie. Cette famille fournit plusieurs chevaliers à l'Ordre de Malte au XVIe et XVIIe siècle. La présence et l'activité de la religion est marquée par un premier curé dès 1202 bientôt rejoint par d'autres prêtres. En 1390 la paroisse de Flumet devient indépendante. En 1628 c'est une plébainie avec 7 prêtres aux côtés de leur curé plébain qui deviendra archiprêtre à partir de 1759.
- En 1822 la paroisse de Flumet est rattachée au diocèse d'Annecy, ce qui n'a pas changé depuis. 1679 est une année dramatique pour Flumet. En effet cette année là un incendie ravage le coeur de la cité. Les toitures en bois (ancelles) n'allaient pas permettre de limiter le sinistre qui embrasa aussi le château. Seuls les bâtiments hors enceinte sont épargnés. Dès 1682, un arrêté de la Chambre des Comptes autorisait les habitants de Flumet concernés, à reconstruire leur maison en utilisant les pierres du mur d'enceinte et celles du château. Les fondations des bâtiments dominant l'Arly sont de l'époque des origines de Flumet.
- En 1860, au moment du rattachement de la Savoie à la France, les limites administratives, en contradiction avec l'histoire, la géographie et l'économie dominante, coupèrent en deux (par une limite Nord-Sud) sans fondements, l'ancienne châtellenie de Flumet, le canton de Flumet puis le canton de Megève. Ainsi la véritable entité humaine et économique du Haut Val d'Arly se trouve écartelée entre les départements de la Haute-Savoie et la Savoie depuis plus de 140 ans...
- De la fin du XIXe aux années 1929-1930, on exploite de nombreuses ardoisières à Flumet. C'est une activité qui, grâce à la reconstruction massive de "l'après 14/18", faisait vivre plusieurs centaines d'ouvriers ardoisiers. Dès la fin du XIXe se développe aussi le tourisme estival, au niveau des voyageurs puis très vite des séjournants. Le Grand Hôtel du Mont-Blanc date de cette époque et était alors le seul hôtel entre Albertville et Chamonix. Les sports d'hiver s'imposent eux, entre 1950 et 1960 à Flumet.
- Traditions et spécialités : l'élevage et l'agriculture tiennent une place très importante dans la région. Le Val d'Arly s'est vu décerner le label Paysage et Produits de Reconquête par le Ministère de l'Environnement. Flumet produit du reblochon fermier et du reblochon fruitier. On y fabrique aussi, artisanalement, la salaison : saucissons et jambons.