Crux-la-Ville est une commune du département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté, à 18 km au sud-ouest de Corbigny.
Son vaste territoire de 45 km² où la rivière de l'Aron, un affluent de la Loire, prend sa source, est jalonné de nombreux étangs. Son environnement verdoyant est favorable à l'élevage (les prairies constituent 51 % de la superficie), et les forêts (33%) et terres arables (13%) ajoutent au caractère rural et bucolique de la localité.
Sous l'Antiquité, des voies romaines traversent la future commune, où une mosaïque fut mise au jour au XIXe siècle.
Au Moyen Âge, la seigneurie de Crux composée des paroisses de Crux-la-Ville et Crux-le-Châtel appartient à la famille de Damas, qui détient plus tard le comté de Marcilly. Quant aux églises, elles relèvent de l'abbaye d'Autun.
Dès les XVIIe et XVIIIe siècles, via l'aménagement du cours de la Rigole, les bois de Crux sont convoyés vers Paris. Au XIXe siècle, la rivière de l'Aron est également aménagée pour que la richesse forestière soit exploitée et commercialisée via le nouveau canal du Nivernais.
Plus récemment, durant la Seconde guerre, les forêts de Crux sont le théâtre de sévères combats entre maquisards et troupes allemandes en août 1944.
De nos jours, si la commune ne compte plus que 400 habitants, elle demeure prisée par les touristes pour son patrimoine naturel et la base de loisirs de l'étang du Merle.
Plusieurs sites, sur le bourg ou les nombreux hameaux, peuvent jalonner un parcours dédié à la découverte du patrimoine bâti et historique de la localité.
C'est le cas, au nord-est, du moulin du Landas, sur le cours de l'Aron. Il date du XVIIIe siècle et permettait à un artisan foulonnier de compresser des draps entre des cylindres en métal pour les rendre plus serrés. La roue du moulin a été restaurée en 1995.
Dans le village-même, le lavoir de la Grande-Fontaine a été édifié au XVIIIe siècle également, réalisé en pierres maçonnées. On remarque le bassin en forme de vasque (qui a pu servir auparavant d'abreuvoir) et la charpente soutenue par dix piliers, recouverte de tuiles. Il s'agirait d'un réemploi de celle l'église primitive de Crux-la-Ville. Ce lavoir a été restauré dans les années 1980.
L'actuelle église paroissiale Saint-Nazaire, actuelle, justement, a été élevée en 1864, se substituant à l'église médiévale des XIe et XVIe siècles. Il est vrai que la paroisse d'alors comptait plus de 2000 fidèles. De style néo-roman, l'édifice conserve plusieurs éléments et œuvres d'art classés à titre d'objet. On y observe ainsi dans le transept nord une épitaphe de 1763, sur une plaque de marbre noir, célébrant la mémoire des anciens seigneurs (famille des Damas-Crux). À proximité se trouvent un mémorial en l'honneur des soldat de Crux morts pendant la Première guerre et un autre commémorant le sacrifice de 22 maquisards en août 1944 autour de la fête du 15 août... Dans les années 1930, fut donnée et installée dans l'église une toile, "L'Ange Gardien", d'abord attribuée au grand maître Philippe de Champaigne. Il s'avère en fait que l'auteur de cette œuvre datée de 1654 fut son neveu Jean Baptiste de Champaigne. Toujours propriété de la commune, le tableau est désormais conservé au musée de la faïence de Nevers. Une belle reproduction photo a remplacé l'original dans l'église même. Par ailleurs, est visible un tableau représentant le Couronnement de la Vierge, en bois peint, datant du XVIe siècle, dont l'auteur reste inconnu. De beaux vitraux des XIXe et XXe siècles récemment restaurés, une chaire en bois sculpté et une quinzaine de statues sont enfin à admirer...
Outre quelques habitations traditionnelles et plusieurs calvaires, on inclut enfin dans ce parcours la chapelle Saint-Thomas, déjà notée à l'état de vestiges au XIXe siècle. Elle fut le refuge d'un ermite…
Sur le plan culturel, le troisième vendredi du mois, deux séances de cinéma sont programmées (à 18h et 20h) à la salle des fêtes (qui a été équipée à cet effet) grâce à une association. Les films sont récents, mais des classiques et des documentaires peuvent également être proposés. Tarif : 3 ou 5 euros.
Le reste du temps, cette même salle accueille régulièrement spectacles ou manifestations associatives. Se renseigner au 03 86 58 35 65.
Sur le plan des loisirs "nature", l'étang du Merle est l'atout premier de la commune. Situé au sud-ouest du bourg, le plan d'eau fut créé au XVIIIe siècle à des fins de pisciculture. Toujours entouré par un imposant massif forestier, vaste de 19 hectares, il demeure en partie dédié à cette activité et à la pêche.
Mais il est également devenu un site touristique grâce à la base de loisirs et à la plage de sable qui l'occupent sur un côté. La baignade y est autorisée et surveillée en juillet et août. Sont en outre à disposition des aires de pique-nique, un parcours de santé, des équipements sportifs (tables de ping-pong, buts de football…), une aire de jeux pour enfants avec tour d'escalade et tyrolienne.
Accès gratuit. Se renseigner au 03 86 58 25 74.
Pour les amateurs de pêche, informations sur la réglementation en contactant la fédération départementale au 03 86 61 18 98.
Depuis l'étang (ou autour), sont tracés dans la forêt voisine des sentiers de randonnée pédestre ou circuits balisés pour les vététistes. D'autres cheminements traversent la localité et ses paysages bucoliques. Cartes et renseignements au 03 86 58 25 74.
À noter également qu'ont été aménagés deux circuits relevant du tourisme de mémoire et qui permettent de mieux comprendre ce que furent d'une part les combats de Crux en août 1944 et d'autre part la vie clandestine des maquisards de la région qui s'étaient réfugiés dans les bois. Informations au 03 86 58 35 65.
Il est également possible de se joindre aux sorties organisées par le club local Rando Vadrouille : joindre le 07 86 38 83 82.
