Corbara est une commune littorale de Haute-Corse, sur la côte ouest de l'île, limitrophe de L'Île-Rousse sur la route de Calvi.
La localité doit son nom au pic de Curbara : sur ses pentes, des habitants s'étaient installés au XIVe siècle à proximité du castel de Mannone, un descendant de Guido de Sabellis, l'un des princes qui avaient libéré la Corse des Sarrasins en 816 et qui avait reçu la Balagne en récompense. Lui-même avait choisi de s'installer à proximité, édifiant un premier fortin au sommet d'un mont dénommé depuis le mont "Guido", considérant le site comme stratégique car surplombant la mer.
Corbara est de fait toujours un territoire d'exception, le long de 7 km de côtes : le village édifié à flanc de colline et quelques hameaux proches sont réputés typiques d'un paysage méditerranéen.
Comptant près de 1 000 habitants, la commune accueille une zone commerciale liée à la proximité de L'Île-Rousse mais a préservé pour le reste son patrimoine bâti remarquable et l'authenticité de son environnement naturel.
Et si le tourisme s'est développé, Corbara a su maintenir une activité agricole et artisanale florissante (production d'huile d'olive, apiculture, élevage, poterie). C'est une étape de choix pour qui veut visiter la Corse !
Une première promenade dans les rues du village est déjà un dépaysement, avec ses quartiers étagés en amphithéâtres, les petites rues pavées, les passages couverts…
On peut ensuite visiter les principaux édifices religieux qui forment un ensemble patrimonial de premier ordre.
Au centre du bourg, l'église-collégiale de l'Annonciation a été édifiée entre 1641 et 1751 dans un style baroque. Remaniée au XIXe (peintures monumentales), restaurée au XXe, elle-même classée, elle abrite une importante collection d'objets et mobilier liturgiques qui ont justifié l'aménagement et l'ouverture d'un musée du Trésor en 2003, dans les salles du XVIIe formant la sacristie. On y admire des ornements sacerdotaux datant du XVIe au XXe, des pièces d'orfèvrerie des XVIIe et XVIIIe siècles et même une bulle du Pape Benoît XIV de 1752. Musée ouvert de début mai à fin septembre. Visites guidées. Renseignement au 04 95 46 15 53 ou 04 95 63 06 50.
A voir également, la chapelle Notre-Dame des Sept Douleurs, bâtie en 1700 au hameau de Borgu (à l'emplacement de l'ancien fortin édifié par le comte Mannone) et surtout l'église de la Nativité de la Vierge (dite Notre-Dame de Lazio), bâtie au XVIIIe. On s'intéressera aux peintures monumentales, à l'intérieur, et aux œuvres classées qu'elle abrite : une sculpture en marbre peint de la Vierge à l'enfant (XVe) et un bas-relief du XIXe.
La commune compte de nombreux autres chapelles ou oratoires, sans oublier le couvent Saint-Dominique, construit au XVe sur les pentes du mont Saint-Ange. D'abord occupé par des moines franciscains, il accueillit des dominicains à partir de 1861. Depuis les années 1990, ce sont des religieux de la communauté des Frères de Saint-Jean qui en ont la charge. Restauré au XIXe, lieu de retraite apprécié, l'ensemble du site est classé. Le couvent est considéré comme le plus important de Corse.
En terme de petit patrimoine civil, on s'intéressera également aux fontaines pittoresques qui attestent de la présence de nombreuses sources. Certaines datent du XVe.
Corbara possède par un ailleurs un second musée, privé, créé dans les années 1990 par un particulier passionné, dans sa maison des hauteurs du village. On y découvre une collection de manuscrits, cartes, affiches ou livres anciens, tous axés sur l'histoire de la Corse, des peintures du XVIe au XVIIIe siècle et un ensemble étonnant de couteaux, pistolets ou monnaies corses. Entrée libre et visite guidée de 15h à 18h. Information au 04 95 60 06 65.
Pour les amateurs de randonnées, de nombreux sentiers ont été conçus pour mieux appréhender le patrimoine et l'environnement naturel (monts, rivages, oliveraies). Attention, certains circuits peuvent présenter des difficultés (relief escarpé). Brochures et informations au 04 95 63 06 52.
Plusieurs plages, enfin, raviront les amateurs de farniente et baignade. Les plages de Bodri et Ghjunchitu (sable blanc et eau de couleur turquoise) sont les plus prisées, protégées par des dunes et accessibles aux seuls piétons. Le littoral de la commune est par ailleurs réputé pour ses spots de surf.
Le premier dimanche de février, un repas gênois traditionnel est organisé sur la place du village, avec animations musicales.
Fin mai, la nuit des musées est l'occasion de visiter les deux établissements de la commune de manière différente, et des animations connexes (projection de films) sont proposées.
Début août, villageois et estivants ont rendez-vous pour la fête patronale de Saint-Dominique au Couvent.