Bournazel est une commune du département de l'Aveyron, en région Occitanie, à 16 km au sud-est de Decazeville.
Son territoire de 16 km² qui oscille de 340 à 664 mètres d'altitude relève de la région naturelle du Ségala, entre vallée du Lot et Rouergue. Il est traversé par plusieurs cours d'eau dont l'Alzou et le Riou Nègre.
Son environnement demeure verdoyant, constitué de zones agricoles (51 % de la superficie communale), de forêts (25%) et de prairies (22%).
Il existe dès lors un contraste saisissant entre le village et la campagne qui l'entoure. Bournazel s'est en effet développé au Moyen Âge autour d'un premier château féodal, sur un promontoire, et les habitations et ruelles étroites furent protégées par une enceinte dont demeurent toujours deux des trois portes.
Reconstruit à la Renaissance (XVIe siècle), restauré avec soin, le château demeure de nos jours le joyau de la localité. Avec son jardin également remis en valeur, l'édifice qui accueille nombre d'événements culturels (concerts, artistes en résidence) se révèle le cœur battant de Bournazel.
Par ailleurs, les amateurs de randonnée trouveront également leur compte lors d'une étape dans ces paysages vallonnés et préservés.
Incontournable !
Deux des trois portes des anciennes fortifications du village, datant de l'époque féodale, ont traversé les siècles : il s'agit de la porte basse, côté ouest, face à la route menant à Roussenac, et de la porte haute, au nord, donnant sur le faubourg du Broal, La troisième, jadis située en dessous de la place de la Croix, tournée vers l'est, a en revanche disparu.
Les visiteurs saisissent donc d'entrée tout le caractère du petit bourg, qui a conservé sa forme ovale et ses ruelles étroites. On y observe encore des fenêtres à meneaux sur nombre d'habitations, des porches ou arcades, mais aussi des puits ou autres placettes…
Le château lui-même est implanté au sud du village, qu'il domine avec noblesse. L'édifice actuel a succédé à un château féodal tombé en ruines dont seuls demeuraient une partie du logis de la cour basse et des tours de défense. En 1540, Jean de Buisson, financier et homme de guerre fidèle de François Ier et son épouse Charlotte de Mancip, héritière du domaine, commandent le début des travaux. L'aile nord est achevée en 1545, alors que Jean de Buisson guerroyait en Italie, dont il rentrera en étant fait chevalier. L'aile "est" est élevée ensuite, en équerre. Cependant, le projet initial (des bâtiments suivant un plan rectangulaire formant une cour d'honneur) n'est pas mené à son terme.
Pourtant, le domaine reste bien dans la famille de Buisson jusqu'à la Révolution. En 1790, un soulèvement paysan provoque d'importants dommages sur l'aile "est" et le mobilier est pillé. Au XIXe siècle, un projet de restauration mené par le comte de Marigny est avorté faute de soutien de l'État. Par réaction, l'escalier d'honneur et une partie de l'aile "est" sont démolis sur ordre du comte...
En 1946, le domaine est acquis par la Sécurité sociale et devient un centre de convalescence pour les mineurs de Decazeville.
Il faut attendre 2007 pour que de nouveaux propriétaires décident de redonner au château son aura de la Renaissance. Les volumes des pièces retrouvent leur dimension (de petites chambres y avaient été aménagées), les cheminées et autres décors cachés par du plâtre sont mis au jour. Quant aux parties détruites, elles sont reconstruites dans les règles de l'art. Enfin, sélectionnés avec goût, du mobilier et des œuvres d'art d'époque (du XVIe au XVIIIe siècle) redonnent aux intérieurs tout leur éclat, et l'on peut du reste parler désormais de "château musée". Extérieurement, outre les deux corps de logis en équerre, on observe encore deux des tours d'angles. Les façades sont ornées de décors sculptés avec superposition des ordres dorique et ionique. Celle donnant sur le sud est divisée en cinq travées comprenant une baie entre deux pilastres surmontés d'un fronton. Le parc a également retrouvé son aspect originel. Il comprend un verger et un jardin clos qui possède neuf parterres. Chacun d'entre-eux renvoie à des symboles de la Renaissance et constitue une étape dessinant le portrait d‘un prince idéal au XVIe siècle…
Propriété privée, le château est protégé au titre des monuments historiques et le parc est labellisé Jardin Remarquable. Ouvert au public pour des visites guidées d'avril à mi-novembre sauf le mardi. Tarif : 8 à 12 euros. Pour le jardin seulement : 7 euros.
Par ailleurs, à noter que le château accueille tout au long de l'année des concerts de grande qualité, colloques, et des artistes en résidence. Renseignements au 05 65 80 81 99.
Sur le plan du patrimoine, encore, après le château, sont à voir l'église paroissiale Saint-Sébastien, remaniée à plusieurs reprises, d'abord austère mais dont l'intérieur révèle notamment un chemin de croix et des vitraux de belle facture ainsi que la chapelle Notre-Dame-du-Fraysse. Face à la porte nord du village, elle faisait jadis l'objet de pèlerinages le 15 août, les fidèles y remerciant la Vierge d'avoir épargné Bournazel de la peste…
Des visites guidées de la localité sont proposées régulièrement par l'office de tourisme, qui peut également délivrer des plans. Contacter le 06 45 27 92 47.
Dans un tout autre registre, au sud de la commune, le lac de Cavagnac (dit aussi de Bournazel), réserve piscicole jadis dépendant du château, est toujours dédié à la pêche. Protégé pour sa biodiversité, il s'agit d'une propriété privée. Les férus de pêche à la carpe y sont les bienvenus. Informations au 05 65 63 23 18.
Reste à profiter du riche potentiel à disposition des randonneurs. Depuis le lac ou le village, nombre de sentiers balisés permettent d'apprécier les vallées et les causses du territoire. Cartes et renseignements au 05 65 80 26 04.
