Bierry-les-Belles-Fontaines est une localité de l'Yonne, en région Bourgogne-Franche-Comté, à 60 km au sud-est d'Auxerre, à la limite de la Côte-d'Or.
Boisé au nord, jalonné de nombre de sources et cours d'eau qui donnèrent son nom à la commune, le territoire de Bierry fut d'abord une seigneurie avant d'être érigé en baronnie en 1737. Un peu avant cette date, François-César d'Anstrude, descendant d'un maréchal de France originaire d'Écosse au XIVe siècle, avait épousé la fille de l'avocat général du Parlement de Dijon.
Le baron d'Anstrude donna ainsi son nom au village, où il fit ériger un château.
Débaptisée à la Révolution, la localité retrouva un temps ensuite sa "noble" dénomination avant de devenir définitivement Bierry-les-Belles-Fontaines à la fin du XIXe siècle. Frappée par l'exode rural (quelque 200 habitants à ce jour contre 850 au début du XIXe), essentiellement tournée vers l'agriculture, la commune a préservé un patrimoine historique de qualité.
Avec son environnement verdoyant, voilà qui en fait une étape intéressante pour qui séjourne en Bourgogne.
Une visite du village peut être ponctuée d'édifices patrimoniaux témoignant de la riche histoire de la localité. Des sarcophages mérovingiens y furent d'ailleurs mis au jour aux XIXe et XXe siècles, dont certains sont toujours exposés au musée d'Avallon.
A tout seigneur… tout honneur, le château que le baron d'Anstrude fit ériger à partir de 1710 constitue le joyau de cet ensemble.
L'édifice et ses dépendances, de même que la grille d'entrée, la balustrade du mur des douves, le parc et la terrasse ont été inscrits. On observera que l'accès se fait par une porte monumentale spectaculaire, en fer forgé, laquelle est encadrée par deux pilastres. Le château lui-même est composé d'un corps de logis central avec deux tours rondes coiffées d'ardoises, prolongé de chaque côté par une aile plus basse. La propriété est privée et une campagne de restauration a été initiée.
Pour l'anecdote, notons qu'un souterrain permettait au seigneur et à ses proches de gagner l'église paroissiale sans avoir à sortir…
L'église Saint-Jean-Baptiste, justement, fut érigée dès le XIIe siècle, dépendant alors de l'abbaye de Moutiers-Saint-Jean. De fait, l'essentiel de l'église primitive a subsisté, en l'occurrence le chœur, la nef, le clocher et sa tourelle d'escalier. En effet, les chercheurs ont pu établir que la nef et le chœur ont été remaniés superficiellement dans un style néo-gothique, à la fin du XIXe siècle.
Entre-temps une chapelle seigneuriale, à droite du chœur, fut ajoutée au XIVe et au XVIIIe siècle, le baron d'Anstrude fit agrandir l'église. A la même époque, la chapelle seigneuriale fut dotée d'un décor stuqué. Avec les vitraux, les décors et ornements, la noblesse des matériaux (pierre de taille), voilà qui fait de cette église, désormais classée, un point d'intérêt majeur sur le plan du patrimoine. Pour une visite, s'adresser à la mairie en contactant le 03 86 32 10 03.
Un lavoir (au sein d'un enclos privé), un puits public (du XVIIe) sur la place du village et une croix, tous de belle facture et bien préservés, sont également protégés au titre des monuments historiques.
En s'éloignant du village et en gagnant les bois environnants, au niveau du hameau des Souillats, à voir enfin, la charmante petite chapelle dédiée à Saint Hubert, saint patron des chasseurs. Datant du XIIe siècle, plusieurs fois remaniée, elle était très prisée et fréquentée du temps du baron d'Anstrude. Elle a été restaurée en 1956.
L'ensemble de ces sites historiques comme l'environnement verdoyant de la localité (bois, sources, cours d'eau) peuvent être inclus dans des itinéraires de randonnée à pied ou à VTT. Documentation et renseignements au 03 86 72 92 00.
Pour les amateurs de pêche, enfin, contacter le 03 86 51 03 44 pour connaître les sites adaptés et la réglementation.
