Banca est une commune du département des Pyrénées-Atlantiques, en région Nouvelle-Aquitaine, à 18 km au sud-ouest de Saint-Jean-Pied-de-Port (par la route).
Frontalier au nord-ouest et à l'est de l'Espagne, son territoire de près de 50 km² appartient sur le plan historique et culturel à la province de la Basse-Navarre, une des composantes du Pays basque.
Traversée par la Nive des Aldudes et nombre de ses affluents qui descendent des sommets, la localité s'échelonne de 231 à 1275 m d'altitude, dominée sur sa moitié sud par un relief verdoyant. Elle dispose de ce fait d'un environnement remarquable, comportant des zones protégées au titre de leur biodiversité (poissons migrateurs remontant les cours pour se reproduire, oiseaux, flore sensible et milieux tourbeux, notamment). Elle est majoritairement couverte de forêts (54 % de sa superficie), de milieux naturels partiellement arbustifs (34%) et de prairies (9%).
Elle ne porte officiellement le nom de Banca que depuis 1873. Jusqu'alors, elle était dénommée "La Fonderie" en référence aux mines de cuivre déjà exploitées durant l'Antiquité puis de nouveau au XVIIIe siècle, qui induisirent l'implantation de forges et d'un haut-fourneau.
De nos jours, ce pan de l'histoire et du patrimoine est mis en valeur, la commune, porte d'entrée de la vallée des Aldudes, produisant par ailleurs quelques fleurons de la gastronomie basque : truites, porcs et fromages de brebis d'appellation ossau-iraty. Banca (350 habitants) se révèle en outre un formidable site pour les amateurs de randonnée.
Sur le plan du patrimoine, les témoignages de l'activité minière antique puis moderne (on y employait 400 personnes au XVIIIe) et de la métallurgie reposant sur l'extraction de minerais de cuivre et de fer acheminés jusqu'à un haut-fourneau, sont désormais mis en valeur. Le site est localisé à l'entrée nord du village. Un canal y avait été aménagé pour que les machines fonctionnent grâce à l'énergie hydraulique des eaux de la Nive.
Outre des visites guidées, cet héritage d'une puissante industrie qui fut stoppée au XXe siècle est explicité au Centre d'interprétation du patrimoine minier Olhaberri. De conception moderne, fruit des recherches menées par des historiens, archéologues mais aussi spéléologues, le Centre évoque et explique sur 100 m² l'histoire des mines via des documents, des maquettes, des projections mais aussi des visites guidées "in situ" de certaines mines (notamment celles qu'exploitaient les Romains). Un restaurant et un bar sont par ailleurs accessibles. Le Centre est ouvert du mercredi au dimanche en été et du jeudi au dimanche le reste de l'année. Les visites guidées sont proposées du mardi au dimanche en été et du mardi au samedi d'avril à juin et de septembre à novembre. Entrée libre pour les expositions, payante (4 et 7 euros) pour les visites guidées. Renseignements au 05 59 37 79 19.
Dans un tout autre registre, mais sur le plan du patrimoine civil encore, plusieurs demeures et fermes traditionnelles anciennes sont à observer sur le bourg ou les hameaux. Certaines sont inscrites à l'Inventaire, comme la ferme Gorria (XVIIIe) dotée de fenêtres à meneaux de bois et de supports de charpente (aisseliers) ouvragés, ou la ferme Gixonaenea où la date de 1808 est sculptée sur une plaque de porte.
Sur l'extrémité sud du territoire, la redoute (fort) de Lindus (ou Lindux) date pour sa part de 1813 et témoigne des combats ayant opposé en montagne les troupes françaises de Soult à celles de l'Anglais Wellington.
Enfin, il convient de mentionner l'église Saint-Pierre, reconstruite au XIXe siècle selon un plan allongé en moellon de calcaire et de grès et que précède un clocher-porche à deux niveaux. On remarque que la nef est couverte d'un toit à longs pans. A l'intérieur, elle est dotée d'une fausse voûte en berceau et ont été aménagés deux rangs de tribunes desservis par des escaliers droits. Le choeur est orné d'un tableau daté des années 1860.
Sur le plan des loisirs, outre le traditionnel fronton basque (qui est à Banca traversé par une route), une visite s'impose à la pisciculture produisant la fameuse truite "Banka" avec projections vidéos, explications des exploitants et boutique (où l'on trouve, en plus des truites et dérivés, des articles de maroquinerie à base de "cuir" issu de la peau des poissons). Entrée libre. Informations au 05 59 37 45 97.
Il est tout aussi intéressant de visiter la ferme Ohako à 500 m d'altitude où sont élevées 200 brebis mères et 25 vaches blondes d'Aquitaine. Des troupeaux qui en été gagnent les prairies via une transhumance traditionnelle. La ferme produit notamment des fromages. Visite gratuite. Contacter le 05 59 37 49 60.
Reste à profiter du formidable potentiel offert aux randonneurs. Des sentiers mènent du bourg, dans la vallée, aux sommets, au sud : on y rejoint alors des cheminements de plus grande ampleur comme le GR 225 qui reprend l'itinéraire de réfugiés qui fuyaient l'Espagne en 1938 (soit 4 étapes de 10 à 15 km du côté espagnol de la frontière), le sentier des contrebandiers (accessible aux cavaliers) mais aussi la route de Roncevaux (connu par la chanson de Rolland mais qui fut aussi une halte sur le chemin de Saint-Jacques).
Nombre de boucles sont dédiées à la découverte de la riche biodiversité de Banca et des localités voisines, avec de magnifiques points de vue à la clé. C'est le cas du parcours menant vers la redoute de Lindux, à 1120 m d'altitude, devenu également repaire pour nombre d'oiseaux migrateurs, ou de celui qui explore la forêt d'Hayra au sud-ouest, réputée pour ses hêtraies, également prisée des ornithologues...
Cartes et renseignements pour les randonneurs au 05 59 26 03 16.