Aubin est une commune du département de l'Aveyron, en région Occitanie, au sud de Decazeville dont elle est limitrophe.
Son territoire de 27 km² a conservé un caractère majoritairement rural et verdoyant, couvert d'espaces forestiers et de zones agricoles pour l'essentiel dédiées à l'élevage.
Apparu au Moyen Âge, le village est alors doté d'une forteresse qui est occupée par les seigneurs du Rouergue. Les habitations se sont groupées autour du fort.
L'histoire de la commune connaît un bouleversement au XIXe siècle dans le sillage de sa voisine Decazeville, avec l'exploitation de mines de charbon et de fer et l'essor d'usines sidérurgiques. Cette mutation s'accompagne de l'aménagement d'un nouveau pôle urbain autour d'aciéries, à l'est, le Gua, et du pôle minier de Combes, au sud.
Cet âge d'or économique va de pair avec une démographie croissante, et au début du XXe siècle, Aubin compte près de 10 000 habitants.
Durant le dernier tiers du XXe siècle, toutefois, les mines et la sidérurgie sont frappées de plein fouet par la crise. Les puits sont fermés et les usines aussi.
De nos jours, la localité qui a effectué une nouvelle mutation met en valeur son patrimoine historique et économique dont elle cultive la mémoire. De même, ses atouts culturels et "nature" en font une étape ou un lieu de séjour apprécié dans l'ouest de l'Aveyron, à la lisière du Rouergue et du Quercy. Aubin (près de 4000 habitants) mérite vraiment le détour !
Une découverte du patrimoine local, miroir des différentes périodes de l'histoire de la ville, peut débuter par le centre ancien, autour et en contrebas du fort médiéval accroché sur un rocher. Via des ruelles escarpées où des panneaux ont été apposés pour comprendre le premier essor d'Aubin, on découvre des habitations à colombages du Moyen Âge, l'ancienne place du marché et sa halle aux grains, puis on atteint le fort où une tour de défense a été préservée. Des visites guidées sont proposées de février à novembre. Tarif : 4 euros. Contacter le 05 65 63 06 80.
C'est aussi dans ce cœur ancien qu'est située l'église Saint-Blaise, élevée au XIIe siècle puis remaniée aux XVe et XVIe siècles : s'y mêlent ainsi styles roman et gothique. Outre ses pierres blondes et son clocher octogonal, l'édifice inscrit à l'Inventaire abrite en son sein un Christ en bois polychrome d'époque romane, un chapiteau historié et un autel également romans, mais aussi un très bel ensemble de vitraux réalisés par le peintre Daniel Coulet et le maître verrier Dominique Fleury entre 1996 et 2004. Ils évoquent deux personnalités de la région : le Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus, né en Aveyron, et Sainte Émilie de Rodat, fondatrice à Aubin de la Congrégation de la Sainte Famille.
À voir ensuite, deux autres sites religieux : l'église de la Cène (ou de Saint-Amans du Fort) et la chapelle Notre-Dame, dite du Pouzet.
Le second chapitre de cette découverte du patrimoine amène à se diriger vers les pôles urbains qui se développèrent au XIXe siècle.
On y observe l'église Notre-Dame du Gua, élevée en 1867 dans un style néogothique. Son financement est dû à la Société des Aciéries qui souhaitait loger ses employer mais aussi doter le nouveau quartier d'équipements publics et d'un lieu de culte. Inscrite à l'Inventaire, l'église comprend des éléments métalliques comme sa vaste nef que rythment de fines colonnettes en fonte.
L'église Notre-Dame-des-Mines de Combes, en revanche, est plus récente. Elle a été bâtie de 1942 à 1949 pour se substituer à une chapelle en bois. Protégée au titres des monuments historiques, l'église est en béton armé paré de briques. À l'intérieur, le choeur se révèle entièrement recouvert de peintures murales évoquant le travail des mineurs. De part et d'autre de la Vierge à l'Enfant, on observe des mineurs extrayant du charbon et la crèche de la Nativité perpétuelle est installée dans une galerie reconstituée ! Un chemin de croix, d'autres peintures murales et des vitraux colorés complètent ce décor unique. Visite guidée possible (de l'église et du quartier des mines). Se renseigner au 05 65 63 06 80.
Reflets encore de l'âge d'or industriel de la commune, également protégées, dans le quartier du Gua, sont à mentionner deux cheminées d'usine hautes de 50 mètres datant de 1847 et l'école Jules Ferry, élevée en 1880, bâtie sur une terrasse dominant usines et habitations. Le bâtiment (surnommé le palais scolaire) demeure spectaculaire et imposant, long de 59 m et large de 12 m…
L'ensemble du site industriel du Gua a connu également des heures sombres, ponctuées par des grèves et répressions sanglantes. Un mémorial a été aménagé en 2009 qui rend hommage aux victimes de la fusillade de 1869, et une table d'orientation, depuis le plateau, permet de comprendre l'organisation de cette ville dans la ville dont un autre témoignage perdure, le bâtiment Arcades qui abritait le siège de la Compagnie.
Côté culture, il semble logique de faire étape au musée de la Mine Lucien Mazars, inauguré en 1979. Il retrace l'histoire du bassin houiller d'Aubin et de Decazeville via une collection de documents, d'objets, d'outils et de maquettes. Une galerie a été reconstituée présentant des scènes de la vie des mineurs et même les effets d'un coup de grisou… 150 ans d'histoire économique et sociale sont donc retracés. Ouvert les mardi, jeudi et samedi en avril, mai et octobre, tous les jours sauf le dimanche en juin et septembre et tous les jours sauf le lundi en juillet et août. Entrée libre. Renseignements au 05 65 43 58 00.
Un autre pan d'histoire est abordé à la Maison Départementale de la Mémoire qui se veut un musée de la Résistance, de la Déportation et de la citoyenneté. Sur trois niveaux, sont évoqués et présentés récits, témoignages des heures sombres ou glorieuses des années 1940 à 1945 en Aveyron et en France. Ouvert le mercredi et sur réservation uniquement les autres jours. Informations au 06 86 47 79 85.
À savoir par ailleurs que des rencontres, lectures ou expositions sont régulièrement programmées à la médiathèque (contact au 05 65 63 54 40) et que spectacles ou manifestations associatives sont accueillis tout au long de l'année dans les salles municipales (Emile Zola, les Arcades ou Pierre Beffre) : informations au 05 65 63 14 11.
Pour ce qui est des loisirs "nature", outre de nombreux équipements sportifs pour la plupart accessibles aux visiteurs et vacanciers, sont à mentionner le plan d'eau du Gua, propice à la pêche mais aussi à la détente (aire de pique-nique), un des rares cynodromes de France où sont accueillies des courses de lévriers et la belle forêt de la Vaysse, dont une partie est composée d'anciennes mines à ciel ouvert ayant été replantées de robiniers. Cet espace verdoyant qui voisine désormais l'ancien centre industriel est désormais le point de départ de randonnées qui, pour certaines, peuvent mener vers les chemins de Saint-Jacques longeant la vallée du Lot quelques kilomètres au nord. Cartes et renseignements au 05 65 63 06 80.
